RATP Bus : pour la direction, mieux vaut punir que prévenir03/06/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/06/2705.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RATP Bus : pour la direction, mieux vaut punir que prévenir

À la RATP Bus, deux semaines à peine s’étaient écoulées depuis le début du déconfinement que la qualité des masques et le nombre de lingettes pour nettoyer le poste de conduite commençaient déjà à diminuer ici ou là.

Mais, surtout, confrontée à la perspective de l’augmentation du nombre de passagers avec la fin des restrictions de circulation et à une mise en demeure de l’inspection du travail, la direction se décharge en augmentant la pression sur les conducteurs. Désormais, elle demande à chacun de signer la fiche « 5 réflexes à la prise de service », qui liste les équipements qu’elle-même est censée fournir aux conducteurs. Dans la foulée, elle annonce le retour de la brigade de surveillance du personnel, qui doit contrôler le respect de ses consignes dans les bus et les terminus.

Il devient ainsi possible d’avoir un rapport, voire une sanction disciplinaire, pour avoir mis un masque avant le 8 avril – alors interdit par la direction – puis un autre rapport début juin pour ne pas en porter. Cela pourrait être également le cas pour avoir été trop nombreux dans un terminus, ou pour n’avoir pas respecté les sens de circulation dans les dépôts, alors que la direction organise la suroccupation des locaux, par exemple par la réintroduction de services incluant plusieurs heures de coupure entre deux périodes de travail.

À ce climat de menaces s’ajoute la tenue d’un conseil de discipline pour faits de grève contre deux militants CGT des dépôts de Vitry et de Flandres, Alex et Ahmed, prévue le mercredi 10 juin. Et, comme si cela ne suffisait pas, Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, fait maintenant du chantage aux dépens des travailleurs de toute l’entreprise, en prétendant que, si elle n’obtient pas une rallonge de l’État, les salaires de juillet pourraient ne pas être versés.

Les raisons de se joindre au rassemblement de soutien à Alex et Ahmed à 13 heures le 10 juin à Paris, place Lachambeaudie, ne risquent pas de manquer !

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