Dans les entreprises

Marins du commerce : dernier souci des armateurs

Les marins, une catégorie dont le travail est essentiel pour le commerce mondial, sont au nombre de 1,6 million dans le monde.

Ils viennent d’Asie du sud-est (au moins 300 000 sont philippins), d’Asie (140 000 sont chinois), ou encore de Turquie, voire de Croatie ou d’Ukraine pour les officiers.

Avec l’épidémie et le confinement, la plupart de ces travailleurs, y compris ceux des grandes compagnies multimilliardaires, ne sont plus relevés. Les changements d’équipage peuvent s’effectuer dans n’importe quel port, le port d’attache étant une notion comptable et le lieu d’embarquement n’ayant aucun rapport avec les diverses nationalités des marins. Les marins au repos ne peuvent pas débarquer et encore moins rejoindre leur pays, tandis que le nouvel équipage ne peut pas arriver.

Plusieurs équipages indiens, que leur gouvernement refuse de rapatrier, ont réussi à publier des vidéos dénonçant leurs conditions. D’autres, qui cherchent à se défendre, sont, comme à terre, désignés par leur patron comme « agents provocateurs ».

La situation est semblable pour les marins de la grande pêche, ceux de Concarneau étant bloqués par exemple sur les thoniers dans l’Océan indien. Alors que le thonier reste sur place, les équipages pour se relayer doivent arriver par avion. Avec l’épidémie, le relais n’a plus lieu et les marins sont bloqués à des milliers de kilomètres de chez eux.

Pour rapatrier les profits, il suffit d’un clic aux armateurs, mais pour rapatrier les équipages, ils ne bougent pas un cil.

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