Écoles du Val-de-Marne : une reprise chaotique27/05/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/05/2704.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

La société en crise

Écoles du Val-de-Marne : une reprise chaotique

Après plusieurs modifications, le protocole sanitaire à appliquer pour la réouverture des écoles est arrivé la semaine précédant le 11 mai : à charge des équipes des écoles et des communes de prévoir la désinfection et l’entretien, de préparer les classes et les parcours pour qu’il y ait un minimum de croisements.

Dans une première version du protocole, il était prévu que la température des enfants soit prise à leur arrivée à l’école. Mais sans doute parce qu’il n’y a pas assez de thermomètres à infra-rouge sans contact pour toutes les écoles, cela a été annulé. Si un élève ne se sent pas bien, il est demandé au personnel de l’envoyer dans un local isolé (à trouver et sous la garde de qui ?) avec un masque (tout en sachant qu’il n’y en aura pas pour tous et que d’ailleurs le port du masque pour les enfants n’est pas préconisé) et d’appeler les parents pour qu’ils viennent le chercher.

Le gouvernement s’est félicité de la reprise mais en réalité dans l’académie de Créteil pas plus de 6 % des élèves ont repris. Face à l’impréparation et aux risques encourus, beaucoup de parents ont fait le choix de les garder à la maison, certains exprimant qu’ils ne voulaient pas les mettre en première ligne et qu’ils servent de « cobayes ».

Certaines mairies ont annoncé qu’elles ne pouvaient pas assurer l’ouverture des écoles le 11 mai du fait du manque de personnel et de moyens : à Ivry, seulement un tiers des masques commandés étaient parvenus, la priorité ayant été donnée à la livraison aux grandes surfaces pour la vente !

La mairie a proposé d’ouvrir cinq pôles d’accueil éducatif, à partir du 18 mai, pour les enfants en décrochage scolaire et pour répondre à des situations familiales difficiles. La plupart des enseignants ont a­dhéré à ce projet, qui laissait une semaine de plus pour organiser les écoles et les classes.

Les équipes enseignantes ont dû se débrouiller pour réorganiser les espaces, coller des adhésifs sur les sols pour flécher le parcours des élèves dans les couloirs. Dans une école de Créteil, une enseignante a même dû aller acheter le scotch...

Et il faut évidemment continuer le télé­travail afin d’assurer les cours pour les enfants restés à la maison.

Les consignes pour l’accueil des élèves ou l’organisation changent d’une commune à l’autre et d’un jour à l’autre. Tout donne un sentiment de précipitation, de manque de moyens, d’impréparation et de mépris : mépris des enfants, de leur famille, mépris des enseignants et des agents des écoles.

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