Apprentissage : presque gratuit, c’est encore trop cher !27/05/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/05/2704.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

La société en crise

Apprentissage : presque gratuit, c’est encore trop cher !

Dans un communiqué daté du 20 mai, le syndicat des patrons, le Medef, et un collectif de grandes entreprises ont réclamé la mise en place d’une aide de l’État de 10 000 euros pour le recrutement d’un apprenti en 2020.

Comme d’habitude, les mêmes qui massacrent l’emploi au quotidien ont essayé de justifier au nom de l’emploi des jeunes un nouveau cadeau estimé à plus de quatre milliards d’euros. La signature du groupe Renault, qui menace actuellement de fermer quatre usines, rend encore moins crédible le prétexte de la lutte contre le chômage.

Les signataires ont aussi agité le chiffon du sempiternel soutien aux PME en difficulté tout en demandant que cette aide aille à toutes les entreprises, y compris les plus grandes.

Les apprentis constituent aujourd’hui une main-d’œuvre presque gratuite pour le patronat. Par exemple, un apprenti de moins de 18 ans en première année de formation touche 27 % du smic, soit une rémunération mensuelle brut de 416 euros. En fait, avec les subventions et aides déjà existantes, un patron d’une entreprise de moins de 250 salariés ne paie de sa poche pour ce jeune travailleur que 79 euros par mois. Il n’est donc pas étonnant que le nombre d’apprentis ait atteint un record en 2019, avec 485 000 apprentis, soit une hausse de 16 % par rapport à 2018.

Mais disposer d’une main-d’œuvre presque gratuite n’est apparemment pas assez pour le patronat. En cette période de crise économique, il est plus que jamais avide d’aides publiques. Et il sait qu’il peut compter sur un État toujours plus attentif à satisfaire ses désirs.

Ainsi, à peine deux jours après ce communiqué, le ministre de l’Économie, Le Maire, s’empressait de déclarer qu’il regardait « toutes ces propositions », et que « des mesures portant sur le soutien à l’apprentissage » seront proposées dès le 10 juin prochain.

En clair, le patronat ne devrait pas attendre trop longtemps pour toucher un nouveau pactole !

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