Soignants : de l’argent, pas des médailles !19/05/20202020Journal/medias/journalarticle/images/2020/05/P11_Hopital_blesse_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C93%2C500%2C375_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Soignants : de l’argent, pas des médailles !

Le 13 mai, au sortir du Conseil des ministres, sa porte-parole Sibeth N’Diaye a annoncé diverses récompenses pour les soignants : la « médaille de l’engagement face aux épidémies », créée en 1885 après une épidémie de choléra ; un hommage national lors du défilé du 14 Juillet ; une promotion à l’Ordre national du mérite et de la Légion d’honneur en janvier 2021.

Illustration - de l’argent, pas des médailles !

Ces mesures, symboliques ou infantilisantes, n’ont réussi qu’à susciter l’agacement des soignants. Quant à la prime exceptionnelle de 500 à 1 500 euros selon les régions et les situations, son annonce n’a pas déminé la colère, loin de là. Aides-soignants, infirmiers et médecins ont affirmé avec force que la prime ne règle pas le problème des salaires. Ils protestent aussi contre la division qu’elle risque d’introduire au sein du personnel, comme s’il y avait des soignants plus méritants que les autres.

Mais la palme de l’indécence revient peut-être à un député LREM du Cavaldos, auteur d’une lettre adressée à la ministre du Travail Pénicaud et cosignée par 100 députés de la majorité. Le 13 mai, à l’Assemblée nationale, il a proposé que les salariés du privé et du public puissent donner une partie de leurs jours de congés. Avec l’argent ainsi récolté il s’agirait, non pas d’offrir des jours de congés supplémentaires aux soignants, mais de leur offrir… des chèques vacances ! Évidemment, Muriel Pénicaud a approuvé avec enthousiasme et promis de travailler activement à cette proposition de loi.

Cette proposition a de quoi choquer, à plus d’un titre. Non seulement elle ne changera rien au manque de matériel et de personnel dont souffrent les soignants et les patients depuis des années. Non seulement elle ne coûtera pas un sou, ni à l’État ni aux actionnaires des grandes entreprises. Non seulement elle ne donnera pas un jour de repos supplémentaire à un seul soignant. Mais surtout elle légitime, au nom d’une fausse solidarité, le vol de jours de congés des travailleurs non soignants par leur employeur. Et elle veut enfoncer dans les têtes l’idée que ce sont les travailleurs qui doivent consentir à de nouveaux sacrifices.

Si l’on veut en finir avec la situation catastrophique du personnel hospitalier, c’est aux capitalistes qu’il faut présenter la facture. Et le plus tôt sera le mieux.

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