PSA – Mulhouse : la sécurité n’est pas la priorité du patron13/05/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/05/2702.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA – Mulhouse : la sécurité n’est pas la priorité du patron

Alors que des ateliers de l’usine PSA – Mulhouse ont repris le travail depuis plusieurs jours, c’est le 18 mai qu’est prévu le rédemarrage de la ligne de montage.

Dans ses annonces, la direction avance assez prudemment : cela se fera sur la base du volontariat, avec une seule équipe de doublage au lieu des deux habituelles, et des semaines de travail de trois jours. Quant à la production de voitures, elle devrait être au départ réduite de 25 %.

Mais l’idée de travailler sur une ligne de montage avec masque, lunettes, visière et gants, qui plus est dans une des villes les plus touchées du pays par le virus, ne donne pas très envie. Et à quelques jours de la reprise, la direction devait admettre que sur un effectif nécessaire de 400 salariés pour le seul secteur du Montage, il lui manquait toujours 160 volontaires.

Au-delà de cette reprise progressive, la direction ne cache pas sa volonté de retrouver très rapidement des volumes de production identiques à ceux d’avant le confinement, notamment à la Fonderie ou à la Forge, qui produisent des pièces pour d’autres usines de PSA ou d’autres constructeurs.

Au Montage, si une baisse de production est prévue à plus long terme, la direction annonce déjà qu’elle veut en profiter pour supprimer des postes de travail. D’ailleurs elle commence à le faire, en refusant pour la reprise de rappeler les 270 intérimaires encore sous contrat.

En fait, quand elle prétend que la sécurité des travailleurs est sa première priorité, toutes ses décisions montrent le contraire ! Des travailleurs avaient d’ailleurs pu en faire l’expérience avant le confinement. L’annonce qu’un ouvrier atteint par le virus était en réanimation avait fait naitre une forte inquiétude au Montage. Et à l’époque, au lieu de faire tout le nécessaire pour assurer la sécurité des salariés, la direction faisait le choix de menacer les ouvriers qui exerçaient leur droit de retrait.

Au moment où les salariés apprennent que la reprise du travail est proche, l’annonce du décès de cet ouvrier à l’hôpital provoque de nouvelles réactions d’inquiétude pour la suite. Comment imaginer pouvoir être en sécurité sur une ligne de montage où des centaines d’ouvriers travaillent côte à côte ?

Les travailleurs ne devront compter que sur eux-mêmes et sur leur solidarité pour se protéger et protéger leurs proches.

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