Orly : une “rentrée” très particulière13/05/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/05/2702.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

La société en crise

Orly : une “rentrée” très particulière

À Orly, dans le Val-de-Marne, 140 enfants de maternelle seront accueillis dans trois écoles de la ville, ce qui représente environ 10 % des élèves. Cette « presque rentrée » aura lieu lundi 18 mai. Mais le lundi 11 mai commençait une semaine de préparation pour les enseignants.

Sans grande surprise, le personnel n’a pas eu les quatre masques grand public en tissu promis à chacun par le ministère, mais juste une boite de masques chirurgicaux. Et même pas de gel hydroalcoolique ! Ayant passé les derniers jours, y compris samedi et jours fériés, à contacter les parents, les enseignants ont pu faire la liste des élèves susceptibles de revenir à l’école.

18 classes, et les lieux communs (toilettes, couloirs…) peuvent être nettoyés et désinfectés par le personnel de la mairie. Afin de respecter le protocole sanitaire, il a fallu installer les classes en sortant tout ce qui fait une classe de maternelle (jeux de construction, poupées et garages…), pour ne laisser que huit tables et huit chaises. C’est grâce à une « classe témoin » que l’inspecteur de l’Éducation nationale a dû accepter de limiter les groupes à huit élèves pour les grands et six pour les petits. Il faut encore préparer les groupes, les rotations des enseignants (pour que le télétravail puisse continuer en même temps), le plan de circulation dans les couloirs, organiser les cours de récréation et l’accueil des enfants le matin par petits groupes toutes les 10 minutes.

Le ton général était à l’inquiétude. Le ministre Blanquer, le matin même, a osé dire qu’« aucun problème n’avait été noté » dans l’accueil des enfants de soignants pendant le confinement. C’est inadmissible, alors que tous connaissent des collègues dans les villes voisines qui ont été contaminés, très certainement en faisant cet accueil.

Tout le monde sait que le gouvernement veut ouvrir les écoles pour que les parents retournent au travail. Ses discours montrent l’ignorance et le mépris des situations réelles sur le terrain. Car ce sont des travailleurs, Atsem, personnel de ménage, enseignants qui font fonctionner les écoles. Pour pouvoir y accueillir tous les enfants, il faudra plus de moyens, plus de personnel et plus de locaux.

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