Denrées agricoles : le nombre d’affamés s’accroît13/05/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/05/2702.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Denrées agricoles : le nombre d’affamés s’accroît

Le Programme alimentaire mondial sonne l’alarme devant le risque que le coronavirus provoque le doublement du nombre de personnes au bord de la famine. Année après année, 800 millions de personnes sont sous-alimentées dans le monde.

La FAO affirme que « le niveau des stocks mondiaux de céréales est encore bon et les prévisions sur les récoltes du blé et les principales cultures sont positives pour 2020 ». Ce n’est pas le manque de céréales essentielles à la survie de la population qui est à l’origine de l’aggravation de la catastrophe. Il y a bien sûr la perte de revenus de millions d’hommes et femmes qui survivent tant bien que mal de petits boulots pourtant indispensables. Mais les populations font aussi face à une augmentation des prix du riz, du mil et d’autres produits. Ces augmentations ont des conséquences sur les classes populaires de tous les pays, mais ont des effets décuplés dans les plus pauvres. Or ces hausses de prix ne sont que dans une faible mesure liées à une baisse de la production. Le blocage des chaînes logistiques, l’arrêt du transport par avion, les difficultés pour décharger dans les ports, la fermeture de frontières, toutes conséquences du confinement, entraînent une réduction des approvisionnements en céréales ou en semences et engrais livrés par des multinationales, et font augmenter les prix.

Une grande partie des États dans le monde dépendent de l’importation de céréales ou de produits nécessaires à l’agriculture. Mais plusieurs pays ont annoncé réduire leurs exportations de céréales, comme la Russie avec le blé et le maïs ou le Vietnam avec le riz, en partie par crainte d’une baisse des récoltes et en partie pour faire monter les cours. Des pays comme l’Égypte qui dépendent des importations pour la survie de leur population ont aussi importé massivement du blé pour se prémunir d’une pénurie, et ces deux mouvements font monter les prix. Dans un contexte où aucune des causes chroniques de cette hausse n’a disparu, telles que les guerres, les catastrophes naturelles, l’organisation globale de l’agriculture avec le pillage des terres agricoles pour les troupeaux ou les biocarburants, la crise du coronavirus est un facteur d’aggravation.

Le fait qu’un petit nombre de pays fournissent les céréales au reste du monde pourrait ne pas être un handicap si l’ensemble du système de production alimentaire était planifié et basé sur la collaboration à l’échelle du monde, mais il devient une source de désolation dans le système capitaliste.

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