Après le 11 mai : toujours pas assez de tests et de masques !13/05/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/05/2702.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

La société en crise

Après le 11 mai : toujours pas assez de tests et de masques !

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a finalement dévoilé jeudi 7 mai la carte de France des capacités en tests virologiques faits par prélèvement dans le nez. Surprise : cette carte était toute verte, couleur choisie pour indiquer que les besoins étaient couverts à 70 %.

Devant cette annonce l’incrédulité est restée totale car on sait qu’en la matière tout manque, que ce soit les écouvillons, les réactifs ou même simplement les tubes de prélèvement. Cela a été confirmé par les chiffres donnés le 7 mai par l’agence Santé publique France (SPF) : 75 000 tests virologiques auraient été effectués dans les laboratoires hospitaliers dans la semaine du 26 avril. Même si ce chiffre doit être augmenté des tests réalisés dans les laboratoires médicaux ou vétérinaires de ville, on était bien loin des 700 000 tests virologiques par semaine promis par Véran.

Dans le même temps, le gouvernement continue à dire qu’il n’est pas question de se lancer dans un dépistage de toute la population, notamment travailleuse. Véran a demandé aux préfets de signaler à l’agence régionale de santé (ARS) les entreprises voulant tester leurs salariés comme Veolia, Engie ou la Mairie de Paris qui en avaient émis l’idée. Muriel Pénicaud le leur a formellement interdit le 3 mai. Le motif invoqué est de réserver les tests aux soignants et aux malades, mais c’est aussi donner aux patrons la possibilité de refuser légalement les demandes des salariés.

Pour les masques on en est toujours à en chercher, même si le gouvernement a annoncé qu’il y en aurait en quantité pour le personnel de santé et autres, et en qualité avec des masques chirurgicaux, FFP2 et « grand public ». Mais bien souvent ce sont des associations ou des entreprises qui ont fait le nécessaire, sans parler des grandes surfaces qui au passage ont su faire quelques affaires.

On a aussi vu Olivier Véran, à la peine, devoir justifier la destruction de plus de 600 millions de masques périmés depuis l’arrivée de Macron au pouvoir. Faisant ce qu’il pensait être de l’humour, il a parlé de « masques moisis, inutilisables […] que vous ne donneriez même pas à vos lapins nains ». Mais au début de la pandémie, les soignants manquaient de masques et cela ne les faisait pas rire.

Ces masques détruits, ces tests que l’on continue d’attendre dramatiquement resteront comme autant de témoignages de l’incapacité d’un gouvernement, mais aussi et surtout d’un système économique, le capitalisme, dont la logique de recherche du profit, souvent au plus court terme, ne coïncide que rarement avec celle de la protection des vies humaines.

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