Usine de masques – Plaintel : scandales et mots ronflants05/05/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/05/2701.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Usine de masques – Plaintel : scandales et mots ronflants

À quelques jours du déconfinement, la question de la relance d’une usine de fabrication de masques, située à Plaintel près de Saint-Brieuc fait toujours couler beaucoup d’encre dans l’agglomération.

De Le Fur, député (LR), à Cadec (LR), président du conseil départemental, et quelques autres, tous y vont de leur discours et de leur solution… pour la remise en route de l’usine de Plaintel, fermée en 2018, et qui pouvait fabriquer jusqu’à vingt millions de masques par mois, entre autres le FFP2, qui font cruellement défaut aujourd’hui.

Indépendance économique et sanitaire, relocalisation, etc., les mots ronflants ne manquent pas ! Un ex-secrétaire d’État écolo devenu consultant est même chargé de mission par le conseil régional de Bretagne et penche pour la création d’une société coopérative. Le Fur vient également de sortir de son chapeau un projet soutenu par un financier suisse prêt à investir des millions dans une nouvelle usine dont l’activité pourrait se situer dans les anciens locaux de Chaffoteaux, à Ploufragan. On croit rêver !

Il est dommage que tout ce beau monde ne se soit pas beaucoup manifesté lors des différents plans de restructurations et de licenciements qui ont émaillé les quinze dernières années de l’usine de Plaintel.

Mais capitalisme et santé publique ne font pas bon ménage. À l’origine, il y avait l’entreprise Giffard, devenue Spérian, puis Honeywell au gré des changements d’actionnaires. Cette usine a multiplié les plans de restructurations et de licenciements avant de fermer purement et simplement, entraînant le licenciement de tous les travailleurs. Ce groupe multimilliardaire avait alors choisi de faire fabriquer ses masques en Tunisie car c’était plus rentable.

L’usine fermée, toutes les machines et lignes d’assemblage, payées en partie par les fonds publics, avaient été envoyées chez un ferrailleur local. À l’époque, cela n’avait pas non plus ému tous ces gens, pas plus que les licenciements de travailleurs lors des plans de suppressions d’emplois successifs.

Il n’y a pas à faire confiance à de tels politiciens, toujours prêts à refinancer avec l’argent public des projets plus aléatoires les uns que les autres. Une usine de masques au plus près des besoins de la population est sûrement nécessaire. Mais un véritable contrôle des travailleurs et de la population sur toutes ces opérations serait encore plus nécessaire !

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