Hutchinson – Montargis : travailleurs volontaires ou non, même mépris patronal28/04/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/04/2700.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hutchinson – Montargis : travailleurs volontaires ou non, même mépris patronal

Durant les semaines écoulées, à l’usine Hutchinson de Chalette-sur-Loing près de Montargis, la production de rondelles de bocaux, de durites, de tuyaux de climatisation, a été assurée par des volontaires dont les effectifs ont progressivement atteint 300 personnes.

Le 20 avril, la direction a mis un terme au volontariat et l’activité est maintenant prévue par roulement en fonction de la production.

Si des mesures de protection ont été prises, des masques et du gel étant mis à disposition, les conditions ne sont pas pour autant satisfaisantes : travailler toute la journée avec un masque et des lunettes dans des ateliers où il fait très chaud, c’est mission impossible.

La direction affirme que cette reprise de l’activité serait une bonne chose pour le moral des travailleurs, menacé selon elle par l’inactivité ! Mais se soucie-t-elle du moral de ceux qui ont été volontaires pendant des semaines, et qu’elle a remerciés avec deux jours de congé ? Ces miettes ne font pas le compte et sont vécues comme une marque de mépris par les travailleurs volontaires, mais aussi par certains ex-confinés qui les ont rejoints !

Si le patron a pu espérer diviser les travailleurs entre confinés et volontaires, ses annonces ont fait l’unanimité contre lui. Les uns et les autres subissent le vol de leurs congés et de leurs RTT, qui apparaissent comme une variable d’ajustement utilisée pour répondre à la production et surtout optimiser les profits.

Avec l’envolée des prix, les travailleurs ont bien du mal à joindre les deux bouts, alors l’annonce qu’après le 11 mai, le maintien du salaire ne serait pas garanti nourrit l’inquiétude et la colère. Les travailleurs veulent bien que les salaires varient, mais que ce soit à la hausse et qu’ils suivent les prix. Total, à qui appartient Hutchinson, a versé à la mi-mars 1,8 milliard d’euros à ses actionnaires, c’est à eux seuls de payer la crise. Les travailleurs devront l’imposer.

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