Dans les entreprises

Renault CDPR – Cergy : les commandes “urgentes” ont bon dos

Depuis le 17 mars, le plus important centre de pièces de rechange Renault en Europe, le CDPR, tourne avec une activité réduite. Face à l’attitude irresponsable et méprisante de la direction le mécontentement grandit parmi les ouvriers.

les commandes “urgentes” ont bon dos

Alors que l’épidémie de Covid-19 gagnait tous les jours du terrain et alors que des ouvriers du site montraient des symptômes, le leitmotiv de la direction avait été de s’accrocher coûte que coûte au maintien de l’activité. Aucune mesure de protection ou même de distanciation sociale n’avait été prise. Le samedi 14 mars était même un jour travaillé et deux jours plus tard, la direction déclarait que, au vu des récents problèmes liés au changement du système informatique (WMS), il n’était pas question pour elle, à nouveau, de risquer de perdre des parts de marché.

Obligée de changer son fusil d’épaule face à une pression générale en faveur du confinement, la direction a pris quelques mesures de protection. Elle a même fait miroiter une prime afin de s’assurer de disposer d’un nombre suffisant d’ouvriers prêts à former une équipe. Elle justifie l’activité en mettant en avant la nécessité de fournir les garagistes en pièces dites urgentes dont elle laisse entendre qu’elles serviraient à réparer des ambulances et autres véhicules indispensables à la lutte contre l’épidémie. Mais personne n’est dupe sur le fait que sous couvert d’urgence, la direction veut surtout refaire son stock.

C’est le recul sur la prime promise qui nourrit aujourd’hui le sentiment de s’être mis en danger pour rien. Et les récentes attaques de Renault sur les congés alimentent le mécontentement. La direction met en avant l’idée d’une reprise progressive de l’activité à partir du 20 avril, en jurant ses grands dieux que tout sera prévu pour assurer une sécurité totale. Mais aux yeux de tous, elle a montré qu’elle serait toujours prête à mettre les travailleurs en danger pour pouvoir continuer son business de la pièce détachée.

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