Legrand – Limoges : faire des profits, nécessité vitale ?15/04/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/04/2698.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Legrand – Limoges : faire des profits, nécessité vitale ?

À partir du 13 avril, le travail devait reprendre pour environ 200 travailleurs du siège social du groupe Legrand et de ses usines de production de matériel électrique pour le bâtiment de Limoges. La direction qui, depuis le 17 mars, voulait faire reprendre, « coûte que coûte » le travail, a mis plusieurs semaines pour arriver à faire signer un accord de flexibilité par les trois syndicats, CFDT, FO et CGC.

Au prétexte d’éviter le chômage partiel, la direction veut imposer de nouvelles conditions de travail, et ce jusqu’à fin décembre 2021. L’accord impose le vol de congés et de RTT, la flexibilité du temps de travail entre 0 et 48 heures par semaine. Et, comme si cela ne suffisait pas, dès le travail repris, les travailleurs devront rattraper quatre jours non effectués sur cinq.

À propos du Covid-19, sans surprise, la protection des travailleurs est très loin des préoccupations des dirigeants. Pour preuve, il a fallu de nombreuses négociations pour obtenir la mise à disposition de deux masques par personne et la prise de température à l’entrée de l’entreprise ! Il reste à savoir comment sera assurée la sécurité sanitaire dans les ateliers de production, où les pièces passent forcément de main en main et d’un poste à l’autre.

La vraie préoccupation des dirigeants est d’être prêts pour l’assemblée générale des actionnaires du 27 mai. Il faut pouvoir leur dire que les dividendes seront payés et que, comme ils l’ont déclaré sans fard au journal Les Echos, la capacité du groupe à « protéger sa rentabilité et son cash-flow » sera assurée.

Il n’y a aucune nécessité vitale de reprendre la production : sur le site d’Esther par exemple, les produits fabriqués sont principalement destinés au Moyen-Orient pour des activités hôtelières et tertiaires.

Quant aux 2,5 milliards d’euros déjà versés aux actionnaires entre 2010 et 2018, ils permettraient de payer intégralement tous les salaires et les charges fixes en attendant que l’épidémie soit jugulée !

Partager