L’Oréal : liberté des profits même sous l’épidémie08/04/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/04/2697.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

L’Oréal : liberté des profits même sous l’épidémie

Les dirigeants du groupe L’Oréal ont annoncé qu’ils ne recourront pas au chômage partiel en France jusqu’à fin juin. Pour un groupe du Cac 40 qui a fait près de 4 milliards de profits, c’est encore heureux.

Selon la direction, 3 000 salariés sont en arrêt d’activité sur les 13 400 en France. Ils toucheront leurs rémunérations brutes mais pas les primes usuelles.

Ceux qui ne sont pas en arrêt sont en télétravail ou, pour un nombre réduit d’entre eux, en déplacement au volontariat sur les sites. Tous ceux-ci, bien qu’ils ne se consacrent qu’à des produits cosmétiques, sont ouverts depuis déjà trois semaines que le confinement a été mis en place, la direction voulant être la première sur le marché dès qu’il y aura la reprise.

Elle est prête pour cela à faire se déplacer inutilement des salariés, qui risquent de tomber malades. Le fait qu’il n’y a pas assez de respirateurs ni de lits dans les hôpitaux pour faire face à l’épidémie n’a pas de poids sur cette décision d’ouverture.

De plus, la direction vient de demander aux salariés de sacrifier volontairement cinq jours de congé. La pression des responsables d’équipe est forte pour qu’ils se portent « volontaires ». La direction du personnel avait d’ailleurs déjà anticipé en empêchant des salariés à la mi-mars d’annuler leurs congés prévus en avril.

Tout cela serait par solidarité, dit la direction. Mais en quoi prendre des jours de confinement sur les congés diminuerait le nombre de malades dans les hôpitaux ?

L’entreprise a aussi annoncé à grand bruit qu’elle se mettait à produire du gel hydroalcoolique. Au vu des quantités annoncées, on se doute que cela ne concernera pas l’ensemble des usines. La majorité de celles-ci, centrales d’expédition et laboratoires de recherche sont ouverts pour se dédier à la « continuité du business », comme disent les directeurs.

Ils continuent à produire les maquillages, produits de soin et autres colorations pour la vente. Un des dirigeants a déjà exprimé sa satisfaction que la Chine soit déconfinée, car enfin sa population va pouvoir de nouveau acheter du gel douche, du shampoing et de la coloration.

Alors oui, pas de doute, ce qui guide cette entreprise capitaliste est bien exclusivement la recherche du profit des actionnaires, dont la famille Meyers-Bettencourt fait partie avec ses 39 milliards d’euros de fortune déclarée.

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