Grande distribution : notre santé n’est pas à vendre08/04/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/04/2697.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Grande distribution : notre santé n’est pas à vendre

De nouveau, un travailleur de Carrefour est décédé des suites du Covid-19.

La CGT commerce recense pour l’instant neuf décès liés au coronavirus dans le secteur, ainsi que 876 cas de contamination avérés. La situation dramatique perdure dans le commerce. Si des mesures de précautions sont mises en place, cela reste largement du saupoudrage, insuffisant pour protéger contre l’épidémie. Les travailleuses partent le matin la peur au ventre.

Les masques ne peuvent être efficaces que quatre heures. Alors toute une journée de travail, n’en parlons pas. Le reste du travail est tout aussi problématique. Les caddies et les paniers sont des nids à virus. Ni pour cela, ni pour les allées des magasins, les rayons, ni pour les réserves, le nettoyage n’est suffisant.

Aucune direction d’enseigne ne donne des informations suffisantes sur le nombre de malades, sur les contaminations possibles. Les travailleurs sont envoyés en première ligne sans avoir les moyens de savoir ce qu’ils risquent réellement.

La CGT du commerce et des services a d’ailleurs appelé à faire grève à partir du 8 avril contre l’insuffisance des moyens de protection, les métiers de la sécurité et les services en général.

Aucun de ces groupes ne prévoit des embauches, alors qu’elles seraient indispensables pour améliorer les conditions de travail. Il n’y a toujours pas assez de personnel pour avoir le temps de remplir les rayons, pour encadrer au maximum les clients. Et bien entendu, il n’est question en aucun cas d’augmenter les salaires.

De ce fait, les groupes escomptent des bénéfices en hausse. Ils n’ont pas vraiment diminué les horaires, ce qui aurait permis que les travailleurs se reposent plus. Et pire même, les grands groupes répercutent l’augmentation des prix des fruits et légumes, afin de ne pas toucher à leurs bénéfices. Il est à parier qu’ils seront parmi les grands bénéficiaires de cette crise.

Sauf si les caissières, les magasiniers, les agents d’entretien et tous ceux dont ils utilisent le travail pour s’enrichir décident de leur rendre la monnaie de leur pièce.

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