Budget alimentaire : dépenses sans confinement08/04/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/04/2697.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

La société en crise

Budget alimentaire : dépenses sans confinement

Pour les familles populaires, le confinement, certes nécessaire, coûte cher. La dépense du poste alimentation atteint des sommets. Une raison évidente en est la hausse du volume des achats. Tous les membres de la famille prennent leurs repas à la maison, sans compter le grignotage que cette situation induit, et les caddies sont bien plus remplis.

Mais la dépense n’augmente pas qu’en fonction du volume acheté. Nourrir les jeunes scolarisés à domicile pendant quatre semaines coûte, surtout dans une famille ouvrière, nettement plus cher que la mensualité de cantine. C’est vrai aussi pour les salariés, qui ont accès en temps normal à un restaurant d’entreprise.

Indépendamment, le budget nourriture explose aussi parce que bien des produits coûtent plus cher. Les consommateurs constatent une hausse des prix, en particulier pour les fruits et légumes, jusqu’à 31 % dans certains cas, selon Aujourd’hui. Certains distributeurs mettent en cause la hausse des frais de transport routier, due selon eux aux livraisons plus fréquentes, à camion à moitié plein.

La baisse du prix du carburant n’aurait donc aucun impact sur ces frais-là ? Le décret de fermeture des marchés, en particulier des marchés populaires, supprime également une source d’approvisionnement, laissant de plus le champ libre à la grande distribution qui fixe les prix sans rogner sur ses marges.

La bataille de communication qui s’y déroule à coups d’annonces de prix prétendument bloqués ne profite aucunement aux acheteurs.

Une autre raison avancée à la hausse des prix des fruits et légumes est l’approvisionnement de proximité, les fraises de Bretagne remplaçant celles d’Andalousie dans les rayons.

L’organisation de la production, de la récolte, du conditionnement et du transport est logiquement plus coûteuse dans le premier cas, mais qu’il est indigeste, le discours tricolore qui accompagne ce choix !

Alors que les distributeurs ne laissent pas les clients choisir, il faudrait en plus entendre un président de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) jouer les Bruno Le Maire sur le thème de « la priorité aux produits français, plus chers, [entraînant] dinévitables hausses tarifaires, mais cela fait partie de leffort collectif national » !

Une fois encore, ni collectif ni « national », l’effort en question est imposé à ceux qui font tourner l’économie, les travailleurs, et non aux grosses légumes.

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