Transports : les chauffeurs ne veulent pas être sacrifiés01/04/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/04/2696.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

La société en crise

Transports : les chauffeurs ne veulent pas être sacrifiés

Les chauffeurs routiers dénoncent depuis plusieurs semaines les conditions d’insécurité dans lesquelles ils doivent travailler. Quatre d’entre eux sont morts du coronavirus et 1 500 ont été contaminés. Trois syndicats, CFDT, FO et CGC, ont donc appelé ceux qui le souhaitent à exercer leur droit de retrait à partir du 30 mars pour obtenir les protections nécessaires.

Les chauffeurs n’ont ni gants, ni gel hydro-­alcoolique, ni bien sûr de masques puisque ceux-ci font défaut même au personnel médical. Les distances de sécurité ne sont pas respectées quand ils chargent et déchargent, et plusieurs personnes s’entassent souvent dans les locaux où ils doivent faire signer leurs documents. Bien des aires d’autoroutes abritant les toilettes, les restaurants et les douches restent encore fermées, car le gouvernement n’a rien fait pour que soient appliqués ses arrêtés exigeant leur ouverture. Dans les hangars de stockage, des patrons continuent à faire travailler tout le monde ensemble avec parfois un seul lavabo pour se laver les mains. Les ordonnances gouvernementales autorisant les employeurs à augmenter le temps de travail jusqu’à soixante heures par semaine dans le secteur vont encore aggraver la situation.

Les chauffeurs revendiquent aussi l’interdiction des transports non essentiels. Cela devrait être une évidence à l’heure où les hôpitaux se plaignent des difficultés d’acheminement du matériel qui leur est destiné. Pourtant patronat et gouvernement se retranchent, comme dans d’autres secteurs, derrière une prétendue impossibilité à établir une liste. Tous ceux qui conduisent les camions savent pourtant ce qu’ils transportent, c’est écrit sur chaque bon de livraison, et sont certains qu’il n’y aurait aucune difficulté à faire le tri.

Macron et ses ministres répètent à chaque conférence de presse que la chaîne logistique est indispensable pour acheminer le matériel médical et approvisionner les magasins, mais cela s’arrête aux paroles. Ils ne font rien pour que les salariés qui font tourner les transports ne risquent pas leur peau et ne voient pas leur travail gaspillé.

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