SNCF : la rentabilité avant la responsabilité01/04/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/04/2696.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : la rentabilité avant la responsabilité

Alors même que l’épidémie de coronavirus augmentait de façon exponentielle, l’attitude de la direction de la SNCF a souvent été, à l’image de celle du gouvernement, irresponsable tant vis-à-vis des travailleurs du ferroviaire que des usagers.

La direction a maintenu de nombreuses activités socialement tout à fait inutiles. Quant à la hiérarchie, dressée à exiger la rentabilité et la productivité maximum, elle n’a pris les mesures élémentaires qu’à son corps défendant.

S’il s’agissait véritablement de transports stratégiques, il aurait fallu les rendre gratuits et fermer tous les guichets et automates, vecteurs de contamination. Mais la direction SNCF a maintenu les espaces de vente pendant toute une période, contraignant les agents, parfois des intérimaires, à venir s’exposer. Il a aussi fallu contraindre la direction à annuler le filtrage à l’embarquement qui provoquait un attroupement sur les quais.

Enfin, il aurait fallu garantir à ceux des cheminots dont la poursuite de l’activité était indispensable tous les moyens de protection. Mais là encore, la direction de la SNCF a été en dessous de tout. Partout, on manquait de masques, de gel hydro- alcoolique, alors même que des cas de coronavirus apparaissaient dans plusieurs secteurs et que cheminots et usagers partagent les mêmes équipements. La direction n’a pas osé chercher des ennuis à ceux qui, se sentant menacés de travailler dans de telles conditions, utilisaient leur droit de retrait. Mais encore fallait-il l’imposer, ce qui ne va pas de soi, en particulier pour les travailleurs les plus précaires.

Maintenant, non contente d’avoir exposé les cheminots, la SNCF entend profiter des ordonnances du gouvernement pour imposer à ceux qui sont confinés la prise d’au moins cinq repos pendant le mois d’avril. De plus, bon nombre de cheminots voient leur rémunération amputée parfois de 15 à 20 % par la perte d’éléments variables de soldes (EVS), correspondant par exemple au travail de nuit ou de dimanche.

Comme tous les patrons, la direction de la SNCF entend faire payer la crise sanitaire aux travailleurs, sur le plan de la santé, des rémunérations et des congés.

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