PSA : reprendre la production, c’est non !01/04/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/04/2696.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA : reprendre la production, c’est non !

Le PDG de PSA Carlos Tavares s’est montré pressé de redémarrer la production de voitures. Dès le 24 mars, sous le faux prétexte de tester les nouvelles mesures sanitaires, la direction avait annoncé la réouverture des usines de Valenciennes, qui fabrique des boites de vitesse, et de Douvrin, qui fabrique des moteurs, avec plusieurs centaines de travailleurs volontaires pour les 31 mars et 3 avril.

Dans le même temps, un certain nombre de travailleurs des autres usines du groupe recevaient des messages de leur chef d’équipe qui laissaient clairement penser que la reprise de la production se préparait pour la semaine du 6 avril.

À Douvrin, la direction a peiné pour trouver des volontaires. Ailleurs aussi, l’incompréhension était totale chez les travailleurs. Comment en effet accepter l’idée qu’en pleine épidémie, au moment où le gouvernement annonçait la prolongation du confinement jusqu’au 15 avril, PSA puisse envisager de fabriquer des voitures et d’organiser un déconfinement de plusieurs dizaines de milliers de travailleurs à l’échelle du pays ?

Ce qui choquait particulièrement, outre le fait de devoir sortir de chez soi, était que la direction affirmait donner deux à quatre masques par personne et par jour alors que les hôpitaux en manquent cruellement. Cela représente 600 000 masques par semaine, soit 2,4 millions en un mois. Devant le scandale qui s’annonçait, la direction a préféré renoncer très provisoirement à rouvrir ses usines et attendre un moment plus favorable.

Cette tentative en dit long sur l’irresponsabilité et la rapacité d’un groupe industriel comme PSA, qui n’hésite pas à jouer avec la vie des travailleurs pour relancer ses profits.

Depuis, la direction a annoncé qu’elle allait assembler des pièces de respirateurs médicaux à l’usine de Poissy. Ils s’agirait d’en fabriquer 300 par jour, livrées ensuite à Air Liquide pour aboutir à la fabrication de 8 500 respirateurs d’ici la mi-mai. Elle n’a pas eu de mal à trouver les 60 volontaires nécessaires car aider à fabriquer ces respirateurs indispensables pour sauver des vies, dans des conditions maximales de sécurité, c’est autrement plus utile aujourd’hui que de fabriquer des voitures !

Tout cela a fait prendre conscience à un petit nombre de travailleurs qu’il faut être sur ses gardes. Dès maintenant, il est nécessaire de se tenir au courant le plus possible des messages que les chefs d’équipe envoient, de chercher des renseignements auprès des sous-traitants pour savoir quand la direction cherchera à nouveau à rouvrir les usines. Car c’est bien en se mobilisant collectivement que les travailleurs auront une chance d’imposer à la direction que la reprise n’ait lieu qu’une fois le confinement du pays levé.

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