“Le jour d’après” : rien à attendre de ces gouvernements !01/04/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/04/2696.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

La société en crise

“Le jour d’après” : rien à attendre de ces gouvernements !

Face à l’incurie du gouvernement devant la propagation de l’épidémie, plusieurs organisations syndicales, la CGT et Solidaires ou associatives et environnementales, comme Les Amis de la Terre, OXFAM, ou ATTAC, ont publié le 27 mars une tribune intitulée « Plus jamais ça ! Préparons le jour d’après ».

Cet appel dénonce à juste titre la « baisse continue, depuis de trop nombreuses années, des moyens alloués à tous les établissements de santé, dont les hôpitaux publics et les Ehpad » et réclame, comme tous les soignants, « la mise à disposition du matériel, des lits et des personnels qui manquent ». Pour freiner la pandémie, les signataires réclament que seule soit maintenue la production des biens et des services répondant aux besoins essentiels de la population.

Face à la crise sociale qui s’annonce, ils préconisent que la réponse financière de l’État soit d’abord orientée vers « tous les salariés qui en ont besoin ». Ils mettent, entre autres, en avant l’interdiction des licenciements dans la période, ainsi que la réquisition de logements vacants pour les sans-abri, des moratoires sur les factures impayées d’énergie ou de communications.

Évidemment, certaines des mesures énumérées dans cet appel, si elles étaient appliquées, représenteraient un premier pas salutaire dans la protection élémentaire de la vie, de la santé des travailleurs, des personnes âgées et des précaires. Mais la question est de savoir qui peut mettre en œuvre et imposer de telles mesures d’urgence.

Les signataires de ce texte en appellent à l’intervention des États et des banques centrales. Leur appel ne s’adresse pas principalement aux travailleurs, aux habitants des quartiers populaires, aux militants des syndicats, des associations. Il s’adresse aux gouvernements, aux politiciens de la bourgeoisie.

La tribune salue ainsi le fait que Macron ait récemment appelé à des « décisions de rupture » et à placer « des services […] en dehors des lois du marché », ajoutant : « Nos organisations, conscientes de l’urgence sociale et écologique et donnant lalerte depuis des années, n’attendent pas des discours mais de profonds changements de politique, pour répondre aux besoins immédiats et se donner lopportunité historique dune remise à plat du système, en France et dans le monde. »

Malheureusement, c’est là se bercer et bercer les travailleurs d’illusions sur la volonté et la capacité des gouvernements et des appareils d’État à changer de nature et à se mettre au service de l’intérêt général.

La crise du coronavirus l’illustre de manière éclatante : dans tous les pays, les chefs de gouvernement et de banques centrales se sont succédé, dès l’éclatement de la crise, pour garantir aux capitalistes, aux banquiers, à hauteur de milliers de milliards de dollars, le maintien de leurs profits.

Mais dans le même temps, ceux-là mêmes qui ont froidement mis en œuvre la suppression des dizaines de milliers de lits d’hôpital, la fermeture de structures hospitalières à l’échelle du pays, méprisant les alertes des professionnels de santé, ont été incapables de mettre sur pied en deux mois, autre chose qu’un misérable hôpital militaire de campagne de 30 lits.

Face à la pénurie de matériel de protection, les soignants en sont réduits à lancer des appels à l’aide à la population pour la fabrication artisanale de masques et de lunettes à domicile. Nulle part des usines n’ont été rouvertes ou réquisitionnées pour produire en urgence les centaines de millions de masques ou de ventilateurs nécessaires, alors même que les patrons, de façon criminelle, contraignent des millions de travailleurs à venir dans leurs usines pour fabriquer des biens socialement inutiles en cette période, comme des voitures ou des moteurs d’avions.

Il ne s’agit pas d’une absence de réactivité de Macron ou de Philippe mais d’une organisation sociale irresponsable : celle du capitalisme dont toutes les décisions sont conditionnées par l’impératif du profit.Ce que démontre la crise, c’est bien que ces politiciens ne sont là que pour gérer au mieux les affaires de la bourgeoisie. Même quand le Titanic prenait l’eau, le clairon annonçait aux passagers de la première classe que leur somptueux repas allait être servi.

On ne peut rien attendre de tels gouvernants. Il faut mettre fin à cette gouvernance de la société au seul profit de la bourgeoisie, et à la domination même de cette classe. Les travailleurs, et eux seuls, peuvent imposer les mesures d’urgence indispensables pour ne pas prendre de plein fouet le chaos économique et sanitaire en cours.

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