Industriels du luxe : l’hôpital se moque de la charité01/04/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/04/2696.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

La société en crise

Industriels du luxe : l’hôpital se moque de la charité

Les grandes marques de luxe françaises prétendent monter au front face à l’épidémie.

Après avoir lancé la fabrication de gel hydro- alcoolique à destination des hôpitaux de l’AP-HP, dans les usines de parfumerie de son groupe LVMH, Bernard Arnault a déboursé cinq millions d’euros pour l’achat de masques acheminés depuis la Chine. Celui dont la fortune a dépassé les 100 milliards d’euros l’an dernier avait été plus généreux lors de l’incendie de Notre-Dame, débloquant aussitôt 200 millions d’euros pour sa rénovation. Et cela dès le premier jour.

Son concurrent François Pinault, en plus d’acheminer lui aussi pour trois millions d’euros des masques depuis la Chine, a annoncé la prochaine fabrication de masques et de blouses dans les usines françaises et italiennes des marques Gucci, Yves-Saint-Laurent et Balenciaga.

Dans l’industrie de la mode, Zadig et Voltaire a récemment promis de reverser à la Fondation des hôpitaux de Paris 20 % des bénéfices de ses ventes en ligne réalisées durant le confinement, du moins jusqu’au 15 avril 2020.

Ces capitalistes auraient pourtant largement les moyens de débloquer des milliards pour aider l’hôpital à faire face à l’épidémie. À elles trois, les familles Pinault, Hermès et Arnault ont des fortunes personnelles qui correspondent à deux années de budget de l’hôpital public en France. Et leurs usines textiles, de maroquinerie ou de parfumerie permettraient largement de faire face aux besoins de matériel de protection. Visiblement il ne faut pas trop leur en demander.

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