Agriculture : les ouvriers migrants saisonniers indispensables01/04/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/04/2696.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

La société en crise

Agriculture : les ouvriers migrants saisonniers indispensables

Les agriculteurs français ne trouvant pas de saisonniers pour récolter les asperges et les fraises arrivant à maturité, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume en a appelé « à l’armée des ombres de l’agriculture », lui demandant de « rejoindre ceux qui vont nous permettre de nous nourrir de façon propre, saine et durable ». Sans rire.

La réalité est plus prosaïque. L’Europe a fermé ses frontières pour empêcher la diffusion du coronavirus. Mais toute une partie de l’agriculture européenne est tributaire des migrants.

En France, les exploitants agricoles recrutent 250 000 saisonniers par an, venus entre autres du Maroc, de Tunisie, d’Espagne et d’Europe de l’Est. En Grande-Bretagne, où plus de 200 000 saisonniers viennent chaque année, les agriculteurs manquent de main-d’œuvre pour ramasser les framboises et les pommes de terre. En Allemagne, qui recrute chaque année 300 000 migrants saisonniers, notamment en Europe de l’Est, toute une partie de la précieuse récolte d’asperges blanches risque de monter à graines. Et en Italie, où 370 000 ouvriers étrangers viennent chaque année, plus d’un quart des fraises, des haricots et des laitues, qui arrivent à maturité dans les prochains mois, ne pourront être récoltés.

Partout, les autorités ont fait appel à la main-d’œuvre locale. Mais on ne s’improvise pas ouvrier agricole. Les conditions de travail, de logement, de salaire sont variables mais, chaque année, des cas d’exploitation éhontée sont révélés.

Tout comme, sans les soignants étrangers, nombre d’hôpitaux ne pourraient accueillir les malades, l’agriculture européenne ne peut fonctionner sans main-d’œuvre immigrée. C’est une réalité que beaucoup voudraient faire oublier, préférant accuser les migrants de tous les maux de la société.

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