Jean-Pierre Mercier : “le rouge, couleur des grèves, des révoltes, des révolutions”11/03/20202020Journal/medias/journalarticle/images/2020/03/P5_2020_03_07_Meeting_Mutu_41_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

Élections municipales

Jean-Pierre Mercier : “le rouge, couleur des grèves, des révoltes, des révolutions”

Illustration - “le rouge, couleur  des grèves, des révoltes, des révolutions”

« Signe des temps, la plupart des candidats à l’élection municipale se présentent en prenant bien soin de cacher leur appartenance politique. Les noms des partis politiques sont gommés, et il n’y a même plus moyen de savoir si l’on a affaire à des listes de gauche, de droite ou d’extrême droite.

Les intitulés de ces listes sont tous les mêmes : « Pantin solidaire » , « Poissy en commun », « Tous pour Vigneux », « Villejuif debout », « Montreuil en avant », « Bagnolet pour un nouveau printemps » … Le seul avantage de ces noms parfaitement vides de sens c’est qu’il est difficile de ne pas être d’accord avec eux. « Villejuif debout » vaut certainement mieux que Villejuif couché, et autant aller vers « un nouveau printemps » à Bagnolet plutôt que vers un nouvel hiver. […]

Nous avons fait le choix d’afficher clairement la couleur. Sur nos professions de foi et nos bulletins figurent la faucille et le marteau, parce que nous sommes fiers d’être communistes. Et le nom de nos 260 listes à travers le pays est le même. Il dit clairement à qui nous nous adressons, et il est à lui tout seul un programme, un programme qu’aucun politicien ne risque de nous disputer : « Lutte ouvrière – Faire entendre le camp des travailleurs ».

Et, quand il est de bon ton, pour tenter de ramasser des voix, de mettre plus ou moins de vert, nos listes affichent le rouge, la couleur des travailleurs, des travailleurs qui relèvent la tête, des travailleurs qui se battent. C’est la couleur des grèves, des révoltes, des révolutions, c’est la couleur de la classe ouvrière en lutte, la couleur du mouvement ouvrier. […]

Leur programme municipal et le nôtre

On nous reproche souvent de ne pas avoir de programme municipal. La vérité, c’est que notre programme n’est pas comme ceux des politiciens, un catalogue de promesses qui ne dureront que le temps de la campagne. Ils écrivent leurs catalogues de promesses bien souvent sur du joli papier glacé, avec plein de couleurs qui les font ressembler comme deux gouttes d’eau à des publicités de promoteurs immobiliers qui cherchent à vous allécher pour vous vendre un logement. Les photos sont très belles, avec de la verdure, toujours avec du soleil, pas un papier par terre, des enfants qui jouent tranquillement. Bref, ça ressemble plus à Disneyland qu’à la vraie vie.

Nous ne promettons aucun logement, aucune place dans les crèches, aucun emploi à la mairie. Nous ne promettons pas que le bulletin de vote rendra la ville plus belle, moins sale, moins polluée. Nous ne vendons pas du rêve, bien au contraire.

Dans bien des domaines, la population ouvrière est capable, en agissant elle-même, de rendre un quartier plus vivable. Les politiciens de la bourgeoisie posent le problème de l’insécurité et des incivilités uniquement sous l’angle du nombre de policiers, armés ou pas, comme une solution.

D’une part, des éducateurs sociaux plus nombreux pourraient certainement faire mieux qu’une intervention ponctuelle d’une compagnie de CRS. À plus forte raison, des habitants du quartier qui s’organiseraient eux-mêmes, se mobiliseraient, seraient bien plus efficaces pour interdire la circulation de la drogue et chasser les dealers. Il y a déjà des cages d’escaliers de HLM où des habitants le font spontanément, il faut populariser, généraliser ce type d’initiatives.

Notre programme est à l’opposé de tous les autres. Il consiste à propager l’idée que, pour régler des problèmes, la population ouvrière doit prendre directement les choses en main. »

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