8 mars : par milliers pour les droits des femmes11/03/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/03/2693.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

8 mars : par milliers pour les droits des femmes

Des dizaines de milliers de personnes à Paris, 5 000 à Rennes, 4 400 à Lyon, 1 500 à Bordeaux, 1 000 à Toulouse, 800 à Strasbourg... Dimanche 8 mars, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté, à Paris et en régions, pour dénoncer les violences faites aux femmes, l’inégale répartition des tâches domestiques, le recul du droit à l’IVG, mais aussi les inégalités salariales et la réforme des retraites.

« Fortes, fières, féministes, radicales et en colère ! » ; « Femmes migrantes, vous êtes chez vous ! » ; « Tu as subi un viol ? Fallait pas mettre une jupe. T’as pas obtenu de promotion ? Fallait mettre une jupe » ; « On ne naît pas femme, on en meurt » ; « Contre le patriarcat et contre le 49.3, on est là ! », « Qui fait la vaisselle ? Nous, on fait la révolution ! » : les nombreuses banderoles et pancartes débordaient d’imagination, de créativité… et de colère.

À Paris, le cortège a fait étape devant l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, pour dénoncer les conditions de travail et les bas salaires des infirmières et aides-soignantes et rendre hommage à Élodie Multon, jeune infirmière en psychiatrie tuée par un patient le 13 février. Le cortège est ensuite passé par la gare de Lyon, en soutien aux cheminots ayant fait grève contre la réforme des retraites, puis s’est arrêté devant un hôtel Ibis, pour soutenir les femmes de ménage en lutte contre la précarité et les temps partiels.

Au Mans, la manifestation était dédiée à Aïcha Diallo, une jeune mère de 25 ans tuée à coups de couteau par son compagnon quelques jours auparavant. La cérémonie des Césars qui, la semaine précédente, a récompensé Roman Polanski, notoirement accusé de viol par une dizaine de très jeunes filles dans les années 1970, suscitait aussi l’indignation.

Le matin du 8 mars, Macron a publié une vidéo pour célébrer l’égalité hommes-femmes. C’est bien joli mais, quelques heures plus tôt, la police n’avait pas pris de gants pour agresser des manifestantes, à Paris et à Nantes. Samedi 7 mars à Paris, une marche féministe nocturne, pourtant pacifique et autorisée, avait été violemment réprimée par les CRS, qui ont bousculé, frappé, insulté et arrêté plusieurs manifestantes. À Nantes, le même soir, une marche contre le harcèlement de rue et les viols impunis avait essuyé des tirs de grenades lacrymogènes. Interpellée par les multiples réactions sur les réseaux sociaux, la secrétaire d’État à l’Égalité hommes-femmes, Marlène Schiappa, s’est sentie obligée de réagir et de demander un rapport au ministre de l’Intérieur.

Pour la galerie, les mots ronflants sur l’égalité des sexes ne manquent pas. Mais, quand des femmes manifestent pour leurs droits, la matraque, les gaz lacrymogènes et les injures ne manquent pas non plus.

Partager