Samu 92 : pourvu que le virus ne soit pas trop dangereux !04/03/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/03/2692.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Samu 92 : pourvu que le virus ne soit pas trop dangereux !

Au Samu 92, à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches dans les Hauts-de-Seine, depuis plusieurs semaines le personnel est débordé par les appels liés au coronavirus. Ils entraînent actuellement une hausse d’activité d’environ 20 %.

En temps dit normal, les auxiliaires de régulation médicale (ARM) sont déjà en nombre insuffisant et les effectifs nécessaires ne sont atteints qu’en recourant aux heures supplémentaires. Comme dans bien d’autres services hospitaliers, cette situation est dénoncée depuis des mois, mais rien de significatif n’a changé. Pour cette crise, le service n’a reçu aucun renfort. La régulation médicale est bien aidée par les internes, étudiants en fin d’études de médecine, ou par des médecins qui font des heures supplémentaires ou laissent de côté d’autres tâches. Pour les ARM, il n’y a guère de possibilité d’augmenter les effectifs quotidiens.

Le résultat est qu’il est impossible de prendre le temps de répondre correctement à tous les appels. Certains jours, les questions des patients les moins graves sont renvoyées vers le numéro vert mis en place par le gouvernement, alors que celui-là, débordé également, les renvoie vers l’hôpital Poincaré. Chacun termine ses périodes de travail épuisé et avec l’impression d’avoir été peu efficace.

Quant à l’activité à bord des ambulances, la situation n’est pas plus brillante. Les ambulanciers sont en lutte depuis des mois pour le paiement de leurs heures supplémentaires, devenues pratiquement obligatoires. Il est impensable dans ces conditions d’organiser des équipes en plus. Même si jusqu’à présent un ou deux transports par jour seulement sont liés au coronavirus, c’est une surcharge de travail importante, car il faut les faire avec des tenues de protection et désinfecter les ambulances. Côté matériel, les ambulanciers vont également au-devant de difficultés, puisqu’ils doivent déjà économiser le gel hydroalcoolique, indispensable pour désinfecter les mains.

Personne ne peut prévoir quelle ampleur va prendre la maladie liée au Covid-19. On peut juste dire que, sans moyens supplémentaires en urgence, les services existants ne pourront faire face correctement à son aggravation.

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