Leur société

Nouveau bac : recalé à l’unanimité

Jeudi 27 février, l’Inspection générale de l’Éducation a rendu un rapport critique sur la réforme du lycée, et en particulier sur la mise en place des E3C qui cristallise la colère des enseignants et des lycéens depuis plus d’un mois.

Ces épreuves en classe de première comptent pour 30 % dans la note finale du nouveau baccalauréat. L’Inspection générale pointe une série d’inconvénients à tous les niveaux.

Les élèves dénoncent la pression constante de l’évaluation avec les E3C, leurs parents en soulignent la complexité excessive, tandis que les proviseurs se plaignent de la surcharge de travail avec ces examens à organiser en continu. L’Inspection générale constate donc à mots prudents ce que salariés, élèves et parents dénoncent depuis un mois dans leurs mobilisations.

La contestation a d’ailleurs repris dans les académies de la région parisienne ou de Toulouse et Montpellier, où la rentrée a eu lieu le 24 février. Dans la seule région parisienne, le SNES compte 29 lycées ayant connu des perturbations, blocages, grèves des surveillances, refus de composer.

Au lycée Balzac à Paris, une centaine d’élèves sont ressortis de la salle après avoir déchiré leurs copies d’examen, tant le sujet leur a paru difficile. Bien souvent, quand des professeurs ont refusé de choisir un des sujets prévus par le ministère de l’Éducation, arguant du fait qu’ils n’avaient pas préparé leurs élèves aux thèmes proposés, ce sont les inspecteurs qui les ont choisis, sans tenir compte des progressions des enseignants et parfois de manière punitive.

Dans certains lycées, le déploiement des policiers pour obliger les élèves à rentrer sans bloquer était spectaculaire : au lycée Paul-Éluard à Saint-Denis, où les épreuves avaient été reportées à cause des blocus d’avant les vacances, tous les élèves étaient contrôlés et fouillés aux abords du lycée et cela en présence du directeur académique adjoint. À Jacques-Brel à La Courneuve, les élèves ne se sont pas laissé intimider : face à la présence policière, ils ont refusé de rentrer pendant les deux jours. Seuls deux élèves sont rentrés et… n’ont pas composé !

Mais, même dans les lycées où les épreuves ont eu lieu, cela a été dans la plus grande confusion, avec de nombreux retards dans la distribution des sujets et une triche généralisée.

Dans ces conditions, la satisfaction affichée par le ministre Blanquer est pour le moins ridicule. Lui qui a voulu que les épreuves se tiennent coûte que coûte parvient à démontrer que son bac n’est ni fait ni à faire !

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