Les amendements acceptés : poussières de miettes04/03/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/03/2692.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les amendements acceptés : poussières de miettes

Les principaux partis politiques de droite, à commencer par Les Républicains et La République en marche (LR et LREM) n’ont cessé de hurler contre La France insoumise de Mélenchon et le Parti communiste qui, avec leurs quelque 22 000 amendements qualifiés d’inutiles ou de ridicules, auraient « bloqué le débat démocratique », et auraient de ce fait contraint le Premier ministre à avoir recours à l’article 49.3.

Tout fiérots, les représentants du gouvernement se vantent d’avoir su, eux, faire passer quelque 350 amendements qui, selon les mots de Philippe, ont amélioré et surtout profondément enrichi le texte de base. Parmi ceux-ci, l’un demande de tenir compte de la situation des personnes ayant un handicap. Mais qui en bénéficiera, et de quelle façon, pas de réponse pour l’instant. Un autre propose de prendre en considération les aidants auprès de personnes âgées, de malades ou de handicapés, mais sans chiffrer cette considération en termes d’annuités ou de revenus. Un troisième demande que l’on tienne compte de la pénibilité du travail, ce qui ne manquera pas de soulever des discussions sans fin sur la définition d’un travail pénible, et à quel âge on pourrait alors prendre sa retraite. Un autre amendement, proposé par le PC et adopté par les députés, dit que les égoutiers recrutés avant le 1er janvier 2022 pourront partir en retraite à 52 ans. Mais, pour une catégorie de travailleurs qui continuera à avoir un régime différent – pour une période limitée cependant –, combien d’autres devront s’user jusqu’à l’âge de 64 ou 65 ans, puisque c’est aussi ce que le gouvernement veut faire passer ?

Le dialogue qui serait ainsi établi entre le gouvernement et les représentants du peuple, au travers de la discussion de prétendus « vrais amendements », n’est qu’un alibi pour faire passer le texte de départ, sans atténuer l’attaque lancée contre tous les travailleurs

Partager