Israël : Netanyahou ou Gantz, une politique de guerre04/03/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/03/2692.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël : Netanyahou ou Gantz, une politique de guerre

Le Likoud, le parti de Netanyahou, le Premier ministre israélien, est arrivé en tête des élections législatives du 2 mars, les troisièmes organisées en moins d’un an, les précédentes n’ayant pas permis d’obtenir une majorité, ni de former un gouvernement.

« Il s’agit d’une grande victoire pour Israël », s’est bien vite vanté Netanyahou. Celui dont le procès s’ouvre dans deux semaines pour corruption, malversations et abus de confiance, a axé toute sa campagne sur la nécessité de mener une politique toujours plus autoritaire d’annexion de territoires cisjordaniens. Il a cherché les voix les plus à droite, s’est adressé à l’électorat d’extrême droite, nationaliste et religieux, en particulier aux 400 000 colons installés en Cisjordanie sur des terres palestiniennes, leur promettant d’annexer purement et simplement 30 % de la Cisjordanie occupée par Israël depuis 1967. Netanhayou a pu le faire grâce au soutien de Trump. Le président américain a approuvé toutes les provocations et attaques du Premier ministre contre les Palestiniens, par exemple en reconnaissant Jérusalem comme capitale de l’État d’Israël et en avançant un prétendu plan de paix qui entérine l’occupation.

Le Likoud, avec 36 sièges, a donc une courte avance sur le parti Bleu Blanc de Benny Gantz. Seuls les partis ultranationalistes et religieux, avec qui Netanyahou a cherché à s’allier pourraient lui permettre de s’assurer une majorité plus solide au Parlement, la Knesset. Benny Gantz, ancien chef d’état-major, dirigeant du parti Bleu Blanc, présenté comme un centriste, a fait quant à lui, toute sa campagne sur le thème du barrage à Netanyahou. Cela a pu convaincre des Israéliens lassés des guerres, de la corruption et d’un pouvoir autoritaire. Mais Gantz défend une politique tout aussi nationaliste que son rival, et s’est prononcé à de nombreuses reprises pour un renforcement des colonies dans les territoires occupés et une campagne militaire pour anéantir le Hamas au pouvoir à Gaza.

Le regroupement de gauche d’Amir Peretz, Parti travailliste et Meretz social-démocrate, n’a obtenu que sept sièges, soit un de plus qu’en septembre. Quant à la Liste unifiée, regroupant les partis arabes israéliens et le Hadash communiste, elle obtient 15 sièges, deux de plus que précédemment, montrant qu’une minorité d’électeurs ne se laisse pas entraîner dans les surenchères de Netanhyaou et Gantz.

Netanhyaou ou Gantz, le résultat des élections n’augure rien de bon, ni pour la population israélienne embrigadée dans une guerre perpétuelle, ni pour les Palestiniens opprimés depuis des décennies. De plus en plus privés – avec le soutien actif des États-Unis – de territoire, de droits fondamentaux, enfermés dans les ghettos que sont Gaza et les territoires morcelés de Cisjordanie, la politique des dirigeants israéliens ne leur laisse d’issue que la révolte.

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