Emploi : les offres de surexploitation pleuvent04/03/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/03/2692.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Emploi : les offres de surexploitation pleuvent

Une étude sur l’emploi dans les petites et moyennes entreprises, publiée le 27 février, constate « les difficultés importantes de recrutement dans plusieurs secteurs d’activité ». Les patrons, petits et moyens, y étalent leurs regrets des contrats perdus faute de trouver les travailleurs nécessaires.

Il n’en faut pas plus pour que les commentateurs renchérissent sur les emplois qui n’attendent que d’être cueillis, à condition que les fainéants de tout ordre se donnent la peine de traverser la rue…

Les fédérations patronales osent affirmer que les rémunérations ne sont pas en cause. S’ils ne vont pas jusqu’à prétendre offrir des salaires attractifs, ils affirment avoir compensé en « faisant évoluer les primes et les avantages comme les mutuelles ou les frais de déplacement ». Un comble, alors que de nombreux salaires n’atteignent le smic qu’en y intégrant les primes !

Dans certaines branches, les patrons reconnaissent du bout des lèvres qu’au- delà des problèmes de formation, les conditions de travail « nuisent à l’attractivité de nos secteurs ». C’est le moins qu’on puisse dire ! Dans les professions dites « en tension » du bâtiment, du transport, de la propreté et de l’agroalimentaire, les conditions de travail sont dures et les contrats souvent précaires.

Aucun travailleur ne s’étonnera que personne ne se précipite pour saisir un emploi de femme de chambre, en sous-traitance, pour une grande chaîne hôtelière, où la direction prétend désormais que les travailleuses nettoient quatre chambres au lieu de deux en une heure. Ni qu’un chauffeur de poids lourd refuse de dépasser le nombre d’heures autorisées au volant, en passant d’un camion à un véhicule léger. Ni qu’un employé boucher chez un grossiste préfère démissionner plutôt que de passer dix heures d’affilée dans un laboratoire à 4 degrés en ayant droit à une seule pause.

En soulignant ce qu’ils caractérisent comme une contradiction entre pénurie de main-d’œuvre et taux de chômage élevé, le patronat et ses alliés politiques rêvent tout haut d’une classe ouvrière docile et prête à accepter de travailler dans n’importe quelles conditions et à n’importe quel prix.

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