EDF : factures en hausse, gros profits04/03/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/03/2692.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

EDF : factures en hausse, gros profits

La direction d’EDF est très satisfaite : en 2018 les bénéfices n’étaient que de 1,2 milliard d’euros, chiffre relativement faible dû en particulier à une question de présentation comptable, mais en 2019 les profits atteignent 5,2 milliards d’euros, presque cinq fois plus. L’action a grimpé de 8 %, et le PDG a déclaré qu’ « EDF est un groupe profitable ».

EDF n’a pas vendu davantage d’électricité, bien au contraire : la production a légèrement diminué. Le nucléaire, premier fournisseur, ayant plusieurs centrales à l’arrêt, a reculé de 3,5 %, l’hydraulique, seconde source, a diminué de 12 % à cause de la sécheresse, quant à la production des éoliennes et panneaux solaires, si elle a un peu augmenté, elle ne représente qu’une faible partie du total.

L’augmentation des profits résulte simplement des hausses successives de tarifs. Il y a eu notamment 5,9 % de plus en juin 2019, venant après plusieurs hausses, et une augmentation en Grande-Bretagne où EDF exploite des centrales par le biais d’EDF Energy.

Ce sont donc les clients d’EDF qui ont financé cette hausse des profits. Ceux-ci vont aller en partie à l’État, qui est de loin le principal actionnaire avec près de 84 % du capital, ce qui pose évidemment la question de la façon dont les gouvernements utilisent l’argent public.

Bien sûr, EDF ne cesse de dire qu’elle a besoin de financer le « grand carénage » de ses centrales nucléaires pour prolonger leur existence, ainsi que d’en construire de nouvelles sur le modèle de l’EPR… lequel est toujours en cours de construction, avec son record de malfaçons et de surcoûts.

Ces augmentations de tarifs et le chiffre record des bénéfices n’ont pas empêché une autre hausse de 2,4 % au 1er février 2020, évidemment non comptabilisée dans les profits de 2019. Il faut ajouter qu’EDF vient d’obtenir un meilleur tarif pour la part de sa production nucléaire qu’elle doit vendre à ses concurrents. Autant de détails qu’il ne faudra pas oublier la prochaine fois qu’EDF voudra imposer une augmentation de ses tarifs.

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