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Eddy Le Beller, technicien dans la construction navale, candidat à Saint-Nazaire

« Technicien au chantier naval de Saint-Nazaire depuis 1999, je travaille à bord des navires en construction, où je supervise des travaux de montage en tuyauterie. Sur chaque navire, où peuvent se concentrer jusqu’à près de 2000 travailleurs, les salariés embauchés en CDI directement par le Chantier sont une petite minorité.

Tous les autres sont des travailleurs sous-traitants. Ils sont intérimaires ou employés par des filiales locales de grands groupes et, pour une bonne partie d’entre eux, ils viennent, en déplacement, de tous les pays de l’Europe du Sud ou de l’Est où les salaires sont encore plus faibles qu’ici.

Depuis des années, la direction a organisé la concurrence entre les salariés du site, en profitant des différences de statut. Le résultat aujourd’hui, c’est que les ouvriers embauchés par l’entreprise en CDI, même qualifiés, sont payés au smic. Et, pour la plupart des sous-traitants, la semaine de travail va bien au-delà des 35 heures, souvent 48 heures, voire plus.

Cela n’a pas été sans provoquer des réactions de la part des travailleurs. En tant que délégué du personnel, j’ai participé à de nombreux conflits sur le site, souvent avec des sous-traitants. Lutte pour des augmentations de salaire, pour que les salaires soient payés, lutte contre les licenciements. Il y a eu aussi des réactions de contestation et des débrayages sur les conditions de travail, qui restent très difficiles sur ce chantier. Les travailleurs y sont exposés directement aux intempéries, aux fumées de soudure et autres émanations de produits toxiques. L’accident mortel survenu le 28 février en pleine nuit, dans un atelier où l’on fabrique 24 heures sur 24 des tronçons de navire pour un salaire dérisoire, témoigne de la réalité de ces conditions de travail.

La situation locale de l’industrie et des travailleurs illustre ce que nous affirmons dans cette campagne. Les capitalistes et les travailleurs ont des intérêts totalement opposés. Car, tandis que les industriels de la région ont tous un carnet de commandes archi-plein pour des années et que les chaînes de montage ou les chantiers tournent à plein, eh bien la pauvreté se développe sur la ville, comme en témoignent l’ensemble des associations qui viennent au secours des plus démunis. Car la prospérité des industriels se nourrit de l’exploitation de plus en plus féroce de tous les travailleurs.

Notre candidature exprime cette réalité et permet de sanctionner tous ces politiciens locaux dont les partis se succèdent au gouvernement pour y mener des politiques antiouvrières. »

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