Des prix de “dingue”04/03/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/03/2692.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Des prix de “dingue”

Alors que la crise du logement s’aggrave, que de nombreux travailleurs, jeunes en particulier, peinent à se loger, les prix des logements au mètre carré flambent à Paris et dans la petite couronne. Ces prix, que le journal Les Échos qualifie de fous, ont effectivement de quoi donner le vertige.

À Paris, dans le quartier des jardins du Palais- Royal, un appartement de 170 mètres carré a été vendu au prix de 35 800 euros le mètre carré ! C’est un quartier huppé de Paris, mais les quartiers populaires voient également les prix grimper, avec des hausses annuelles de 7,2 % dans le 19e et de 8,7 % dans le 20e. Et ces augmentations se répercutent bien entendu sur les prix des loyers.

Il n’est certes pas nouveau de voir les familles populaires quitter la capitale et ses logements inaccessibles, pour habiter en banlieue. Mais ces augmentations touchent aussi la proche banlieue. En 2019, les prix de vente dans l’ancien ont augmenté de 6 % dans les Hauts-de-Seine, de 7 % en Seine-Saint-Denis et de 5,6 % dans le Val-de-Marne. On trouve maintenant dans le privé des deux-pièces de 40 m² loués 800 euros à Bobigny. Les familles populaires sont donc obligées de s’éloigner toujours plus, avec comme conséquence des trajets plus longs et plus éprouvants pour se rendre au travail.

En cette période d’élections municipales, les candidats multiplient les promesses. Certains maires de proche banlieue, au nom de la mixité sociale, cherchent à se débarrasser des familles les plus pauvres. D’autres prétendent au contraire vouloir freiner la spéculation immobilière et permettre aux familles populaires de rester.

Mais la lutte contre les lois du marché et la spéculation immobilière dépasse les pouvoirs du maire. À l’échelle d’une commune comme de toute la société, imposer le logement décent des classes populaires signifie engager le combat contre les institutions et l’État, soutenir la mobilisation des habitants des quartiers et s’appuyer sur eux pour réquisitionner les logements vides, exproprier les marchands de sommeil et lutter contre les appétits des bétonneurs.

Partager