Coronavirus : précautions sanitaires et impératifs économiques04/03/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/03/2692.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Coronavirus : précautions sanitaires et impératifs économiques

Les précautions sanitaires prises pour freiner l’épidémie du coronavirus ne font pas, et ne peuvent pas faire, bon ménage avec une société qui a pour seule boussole le profit.

Le 28 février, les autorités sanitaires annonçaient que l’épidémie était au stade 2, c’est-à-dire un stade où le virus n’atteint plus seulement des patients isolés, comme c’est le cas au stade 1, mais des groupes de personnes.

Si au stade 1 il fallait freiner l’arrivée du virus dans le pays en confinant les personnes revenant de zones à risque, au stade 2 il faut désormais isoler les groupes atteints, pour limiter la diffusion du virus à partir de ces foyers. Tous les rassemblements ont ainsi été interdits autour de quelques communes de l’Oise, de la Haute-Savoie, et du Morbihan… jusqu’à présent.

Dans ces secteurs, les établissements scolaires ont été fermés, de même que les cinémas, les piscines, les centres de sport… Les marchés ont été supprimés et les habitants priés de limiter leurs déplacements. On a ainsi vu les commerçants d’un marché, priés par la maréchaussée de replier leur étal, furieux de devoir remballer, inquiets surtout du manque à gagner. Car, si les autorités sanitaires ont mis en place des stratégies pour barrer la route au virus, rien n’a été prévu pour indemniser ceux dont cela empêche l’activité.

On a vu aussi de grands centres commerciaux ouverts, à proximité d’un marché fermé d’autorité. Évidemment, il faut bien pouvoir acheter de quoi se nourrir, mais peut-être aussi les patrons de la grande distribution ont-ils su négocier une ouverture et le choix n’a-t-il aucun sens du point de vue de la lutte contre l’épidémie.

Entre la logique de la lutte contre la propagation d’un virus et celle du maintien de l’activité économique, il y a évidemment un hiatus. Mais, même si l’activité économique concerne tout le monde, les choix des autorités tiennent évidemment plus compte de l’intérêt des milieux patronaux que de celui des salariés. D’autant plus que dans tous les secteurs, les transports, la finance, l’énergie, la distribution… des patrons en appellent à la mise en place de plans de continuité d’activité, de plans de survie visant à maintenir la vie des entreprises, c’est-à-dire de ce qui est leur seul objectif : les profits.

Dans tous les secteurs, la nécessité sanitaire de faire barrage au virus pour limiter l’épidémie s’oppose à la préoccupation que le patronat et les actionnaires soient le moins touchés possible. Quant aux travailleurs, pour eux l’inquiétude sanitaire le dispute à l’inquiétude de savoir comment rejoindre le bureau ou l’atelier, pour pouvoir continuer à vivre de leur salaire.

Entre les deux impératifs « la santé d’abord » et « l’intérêt du patronat d’abord », ceux qui dirigent cette société choisissent toujours le second.

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