Cantines scolaires : qualité et prix laissent à désirer04/03/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/03/2692.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Cantines scolaires : qualité et prix laissent à désirer

Dans son récent rapport, la Cour des comptes a mis en cause la gestion des cantines par les municipalités. Elle épingle le coût trop important, le manque de qualité et le faible recouvrement des impayés, en même temps que le fait que trop d’enfants de familles défavorisées n’y soient pas inscrits. Le tout sur la base de 80 communes étudiées.

Dans les écoles primaires et maternelles, les cantines sont à la charge des municipalités, même si cela n’est pas obligatoire. Cependant, la grande majorité des municipalités ont à cœur d’assurer ce service. Avec la modification des normes, elles ont bien souvent dû abandonner une restauration spécifique à chaque école et, dans 40 % des cas, elles ont choisi de faire appel à une société extérieure, pour ne pas avoir à assumer les dépenses de mises aux normes des cuisines.

Les critiques de la Cour des comptes sont contradictoires. Même avec un prix de repas en lien avec la situation familiale, la dépense annuelle pour la cantine reste suffisamment importante pour que les familles renoncent à y inscrire leurs enfants. En moyenne la somme est de 400 euros par an par enfant. Le recours au privé n’y change rien, au contraire.

Selon la Cour des comptes, les contrats sont déséquilibrés. Ils sont signés le plus souvent avec les quatre groupes majoritaires sur le secteur, Sodeso, Elior, Compass et Api restauration. La rentabilité est assurée en faisant payer les collectivités ou en baissant la qualité, voire les deux. Ces entreprises n’hésitent pas à mentir sur la provenance des viandes ou celle des légumes dits bio, comme l’ont découvert par exemple des parents d’écoles du 18e arrondissement de Paris. Il arrive qu’elles livrent par exemple des purées pour très jeunes enfants où l’on retrouve des petits objets dangereux.

Pour les familles, la faiblesse de leurs moyens – et des aides qu’elles peuvent percevoir – limite leur recours aux cantines scolaires. Quant à s’assurer de leur qualité, on ne peut faire confiance aux entreprises qui assurent les repas en cherchant à en tirer un profit. Il ne reste aux familles, et aux employés, que le recours d’aller contrôler ce qu’elles font.

Partager