Hôpitaux psychiatriques : mort d’une infirmière, mépris d’une ministre26/02/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/02/2691.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpitaux psychiatriques : mort d’une infirmière, mépris d’une ministre

Élodie, une infirmière de l’unité psychiatrique de Thouars du centre hospitalier Nord-Deux-Sèvres a été poignardée le 13 février par un patient.

Le décès de cette jeune mère de famille a soulevé l’émotion dans bon nombre de services hospitaliers du pays, où des soignants se sont réunis pour lui rendre hommage. Au sentiment de tristesse s’est ajoutée la colère lorsqu’il s’est avéré qu’Agnès Buzyn, qui était encore ministre de la Santé au moment du drame, n’a même pas daigné se déplacer dans les Deux-Sèvres, se montrant plus préoccupée par les ennuis électoraux du parti de Macron à Paris que par les conditions de travail dans les hôpitaux. Il est certain que, pour les gouvernants, la mort d’une infirmière sur son lieu de travail, comme celle de n’importe quel travailleur, a beaucoup moins d’importance que celle par exemple d’un militaire ou d’un policier, dont la mort peut fournir l’occasion de déclarations sécuritaires.

La situation des hôpitaux s’est fortement dégradée ces dernières années, particulièrement en psychiatrie hospitalière, où c’est en général moins visible du public. De nombreux mouvements ont eu lieu et agitent encore actuellement les hôpitaux publics, qui sont sous-financés. Les travailleurs des hôpitaux psychiatriques du Rouvray, près de Rouen, et de Pinel à Amiens ont mené de longues luttes qui leur ont permis d’arracher localement quelques postes de soignants.

La pénurie de personnel est générale, engendrée par l’étranglement financier progressif des établissements hospitaliers. Ce saccage est organisé de longue date par des gouvernements qui préférent diriger des milliards d’argent public vers les cadeaux aux grandes entreprises, plutôt que vers le financement de services indispensables à la population.

Ce drame vient rappeler que les solutions à l’aggravation des conditions de travail, que le mouvement des Urgences puis de l’ensemble des services hospitaliers a combattu ces derniers mois, ne viendront pas des ministres de la Santé successifs. Elles ne pourront être imposées que par la mobilisation du personnel.

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