Complémentaires santé : toujours plus chères19/02/20202020Journal/medias/journalarticle/images/2020/02/P10_Complementaires_sante_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C356%2C1930%2C1442_crop_detail.jpg

Leur société

Complémentaires santé : toujours plus chères

L’association UFC-Que choisir vient de publier une enquête qui révèle une forte augmentation des tarifs des complémentaires santé. Les prix de ces dernières ont augmenté de près de 5 % en moyenne, soit 80 euros de supplément à l’année, et parfois de 150 sur certains contrats.

Illustration - toujours plus chères

Mais ce chiffre de 5 % cache de fortes disparités, puisque la complémentaire privée Swiff-life a connu une hausse de plus de 12 %, quand à Malakoff Humanis l’augmentation est de 8 %. La MGEN, la mutuelle de la plupart des enseignants, voit ses tarifs augmenter de 6 %.

Cette hausse s’explique en partie par la mise en place depuis le 1er janvier du remboursement à 100 % pour certains soins dentaires et pour l’optique. Une part de 70 % est remboursée par la Sécurité sociale et le reste-à-charge doit maintenant être remboursé par les complémentaires santé. Cette mesure, présentée par le gouvernement comme une conquête sociale essentielle, va donc en fait être payée par une partie des salariés et faire baisser leur pouvoir d’achat.

Réagissant à cette envolée des tarifs, le gouvernement feint de s’indigner. Il avait pris la même posture l’an dernier quand déjà les complémentaires avaient augmenté. La ministre de la Santé d’alors, Agnès Buzyn avait même évoqué un sabotage politique organisé par les mutuelles. Mais si le gouvernement a mis en place le 100 % au nom de la solidarité nationale, il n’a pas dit qui le financerait. En fait il était implicite que, comme toujours, les salariés seraient mis à contribution, puisqu’il n’a jamais envisagé une hausse des cotisations patronales. Depuis des années, les gouvernements s’ingénient au contraire à baisser la part patronale dans le financement de la Sécurité sociale.

De surcroît, ces complémentaires santé sont devenues obligatoires et les assurances privées se sont engouffrées dans ce marché très rentable qui représente près de 33 milliards d’euros. Pour les assureurs privés non plus, il n’est pas question de prendre sur leur marge pour financer le reste-à-charge. Au contraire, ces assureurs en profitent même certainement pour accroître leurs bénéfices. La seule mesure que propose aujourd’hui le gouvernement consiste à permettre au salarié de changer plus facilement de mutuelle. La solidarité nationale, telle que la conçoit ce gouvernement au service des capitalistes, consiste à faire payer les travailleurs !

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