Dans les entreprises

Hôpital de la Timone Marseille : les infirmières de bloc se font entendre

Lundi 10 février, les infirmières de bloc opératoire de la Timone à Marseille se sont mises en droit de retrait pour dénoncer le sous-effectif, notamment dans les blocs de chirurgie cardiovasculaire, cardiaque enfants, digestive, orthopédique et de neurochirurgie.

Il faut huit mois à un an pour former les infirmières de bloc qui assistent le chirurgien pendant les opérations, avant qu’elles ne soient capables d’assurer les astreintes. Mais actuellement, il y a chaque jour moins d’infirmières que de salles ouvertes et cela ne tourne plus. Le manque est comblé par des heures supplémentaires, par des infirmières d’autres blocs qui ne connaissent ni les salles, ni le travail, ni les équipes, ou par des intérimaires. Toutes dénoncent ces conditions ne leur permettant plus de former les jeunes, qui fuient au bout de quelques mois, effrayées.

Le directeur de la Timone et le chef de bloc n’ont eu qu’une réponse : « On ne peut pas faire autrement, nous n’arrivons plus à recruter, il faut faire avec ». Mais les 25 infirmières rassemblées ne l’entendaient pas ainsi. Elles ont rappelé qu’à la dernière réunion, les chirurgiens leur avaient refusé la fermeture d’une salle, et la décision de leur enlever une RTT par mois. L’une disait qu’à 62 ans, elle restait sûrement la seule en activité en salle à son âge, et qu’en 40 ans elle n’avait jamais vu une telle situation. Toutes dénonçaient le rythme effréné des astreintes où, tous les trois jours, elles doivent travailler toute la nuit et reprendre le travail le lendemain midi. De nouveaux départs étant annoncés sans remplacement prévu, elles trouvaient que trop, c’est trop !

Les infirmières ont à nouveau exigé la fermeture d’une salle, ce qui leur a été accordé. Mais lorsque le chef de bloc a proposé de le faire le lendemain, elles ont refusé. Pour elles, c’était tout de suite, vu qu’elles n’étaient pas en nombre suffisant. Après des mois, c’est par leur détermination et leur action qu’elles se sont enfin fait respecter.

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