Droit de vote des étrangers : une absence qui en dit long12/02/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/02/2689.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Élections municipales

Droit de vote des étrangers : une absence qui en dit long

Les 4,8 millions de résidents étrangers en France ou nés en France de nationalité étrangère, même âgés de plus de 18 ans, n’ont pas le droit de vote, à l’exception des ressortissants de l’Union européenne, qui l’ont depuis 2001 pour les élections locales et européennes.

Mitterrand et Hollande avaient promis d’accorder ce droit, aux élections locales seulement, mais n’ont pas tenu leur promesse, le premier invoquant l’opinion publique « pas prête », le second la difficulté à obtenir l’accord des trois cinquièmes du Parlement, nécessaire dans ce cas. Sarkozy l’avait lui aussi évoqué, plutôt comme épouvantail d’ailleurs. Mais tous, même à la tête d’une majorité gouvernementale de gauche, ont reculé devant la crainte d’un désamour de la partie la plus réactionnaire de leur électorat. Aucun n’a osé alors rappeler la Constitution de 1793, qui avait donné le droit de vote aux étrangers de plus de 21 ans ; ces derniers étaient partie prenante de la Révolution et le nier aurait été affaiblir celle-ci.

Supprimé par le Directoire en 1795, le droit de vote fut de nouveau reconnu à partir de 1848 aux hommes, et seulement à partir d’avril 1944 aux femmes de nationalité française. Le reconnaître à ceux qui, vivant dans ce pays, paient des impôts directs et indirects, participent à la vie de la cité à tous points de vue, en tant qu’usagers des services publics, parents, consommateurs, et surtout participent à la production et à la circulation des richesses, ce serait la moindre des choses.

Cette anomalie scandaleuse, discriminatoire et surtout antiouvrière, car ceux à qui on nie ce droit sont pour la plupart des travailleurs, devra disparaître. Mais, heureusement, le vote est loin d’être le seul mode d’expression des désaccords et du mécontentement de ceux que la politique des gouvernements propatronaux révulse. Et la possibilité demeure aussi, pour ceux que la loi en prive, de faire campagne et de faire voter pour leurs idées !

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