Nestlé – Itancourt : annonce de licenciements22/01/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/01/2686.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Nestlé – Itancourt : annonce de licenciements

Jeudi 16 janvier, les travailleurs de l’usine d’Itancourt, dans l’Aisne, ont appris que Nestlé comptait supprimer d’ici fin 2020 le secteur Soupes. Cela concernerait 158 salariés sur 420 au total, sans compter les intérimaires ou CDD toujours présents sur le site et les travailleurs des entreprises de sous-traitance.

Pour la direction, la baisse des volumes de commandes de bouillons et soupes justifierait cette décision et Nestlé concentrerait leur fabrication sur d’autres usines en Europe de l’Est. Ce groupe richissime, première société mondiale d’agroalimentaire, ose prétendre qu’il ne peut pas maintenir ces emplois. En fait, cette multinationale se moque des conséquences de ses choix, justifiés exclusivement par la recherche du profit.

Effectivement, Nestlé arrose ses actionnaires. Le groupe consacre beaucoup d’argent au rachat d’actions pour en augmenter la valeur et il verse des dividendes en hausse. Il a versé 13,4 milliards de francs suisses à ses actionnaires en 2018, d’après son bilan annuel. Pour parvenir à ce résultat, il procède à de nombreuses restructurations, à la vente de secteurs et au rachat d’autres entreprises, à des suppressions de postes et des fermetures de site.

Pour ne citer que les exemples en France, au début de l’année 2019, la direction de l’usine Nestlé-Purina avait annoncé 231 postes supprimés sur cinq sites de production de nourriture animale. À Beauvais, dans l’Oise, en mars 2019, 500 emplois ont été supprimés avec la fermeture d’une usine de crème glacée Nestlé-Froneri. Les salariés s’étaient battus et avaient obtenu quelques concessions financières.

La direction assure qu’elle va s’occuper de chaque salarié. Elle promet des mesures d’âge, alors que le gouvernement repousse l’âge de la retraite, et des mutations dans les autres sites du groupe. Une partie pourraient être embauchés sur le même site, à la fabrication de céréales pour le petit déjeuner. Mais, pour les autres, c’est un transfert sur l’usine Nestlé de Boué, à 40 kilomètres d’Itancourt, qui est envisagé. Comme si c’était facile de faire déménager toute sa famille au gré des aléas des choix de production de Nestlé !

Lors d’une réunion avec la direction de l’entreprise, des élus locaux, sous l’égide du préfet, ont demandé à la multinationale qu’elle accepte volontairement de verser aux salariés des sommes importantes, et le préfet a fait connaître son intention d’assujettir Neslé à l’obligation de revitaliser le territoire.

Ce sont les luttes des salariés qui pourront obliger Neslé à prendre en compte leurs besoins et à payer pour cela.

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