SNCF – RATP : la grève tient toujours15/01/20202020Journal/medias/journalarticle/images/2020/01/P7_Manif_retraites_4_janvier_CdeG_Montrouge_C_LO.jpg.420x236_q85_box-1%2C0%2C799%2C449_crop_detail.jpg

dans le mouvement

SNCF – RATP : la grève tient toujours

Le gouvernement pensait que l’annonce de son compromis bidon allait mettre un coup d’arrêt à la grève dans les transports publics. Eh bien non, comme l’indiquait un bandeau télévisé tout au long de la journée du 13 janvier, « Malgré le compromis, la grève continue ».

Illustration - la grève tient toujours

Les grévistes ne sont pas dupes de cette fausse reculade et continuent à mettre en avant la revendication du retrait pur et simple de la réforme des retraites. Cette revendication est devenue le flambeau de leur lutte, car elle représente les intérêts de tous les travailleurs face au grand patronat et au gouvernement à son service.

Certains grévistes ont repris, le plus souvent la rage au ventre, parce qu’ils ne pouvaient plus tenir financièrement. Mais pour les autres, il n’est pas question de lâcher. Mardi 14 janvier, la grève demeurait à un niveau élevé, avec un taux de 24 % de grévistes chez les conducteurs SNCF et des résultats toujours impressionnants chez les conducteurs de métro : seulement 5 % du service normal assuré sur la ligne 13, 9 % sur la ligne 12 et une moyenne de 39 % sur l’ensemble des lignes.

Dans les assemblées générales, même si les questions sont nombreuses sur la suite du mouvement, du fait de l’absence de gros bataillons du privé, le principe de tenir toute la semaine a été adopté à une grande majorité. La politique de l’intersyndicale, qui continue à porter le mouvement, a conforté les grévistes dans leur volonté de ne pas baisser la tête.

Les grévistes ne se laissent pas non plus démonter par les sanctions qui commencent à tomber sur certains d’entre eux, par les gaz lacrymogènes, les coups de matraque et les tirs de LBD qui sont utilisés contre eux dans les manifestations et devant les dépôts. Ils constatent que lorsque les directions et le gouvernement ne réussissent pas à les faire marcher au pas, ils recourent à la répression. Mais cela a l’effet inverse de celui escompté, et ne fait que renforcer leur colère et leur détermination.

Les manifestations, les rassemblements de soutien aux grévistes sanctionnés, les diffusions de tracts en direction des usagers ou devant des entreprises du privé continuent.

Partout, les grévistes continuent à rencontrer le même soutien de la part des autres travailleurs, ressentent la même fierté de représenter les intérêts de tous à travers leur lutte qui, par sa durée, met en difficulté le gouvernement.

Lors d’une prise de parole au mégaphone dans une voiture bondée du métro, sur la ligne 13, un gréviste expliquait à quel point cette grève l’avait déjà transformé, lui qui n’osait pas auparavant s’exprimer en public.

Et c’est d’ores et déjà un acquis de la grève. Une nouvelle génération de travailleurs s’est trempée dans la lutte entre les deux camps inconciliables de la société, la classe ouvrière d’un côté, les exploiteurs et tous leurs larbins de l’autre. Ils ont compris très concrètement que « la force des travailleurs, c’est la grève ». Ils ont appris à discuter et à décider ensemble dans leurs assemblées générales, à s’organiser, à s’adresser aux autres travailleurs.

Une nouvelle génération de militants de la lutte de classe s’aguerrit dans ce mouvement, et c’est une expérience qui ne s’oublie pas.

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