Hôpitaux de Paris : Hirsch jette de l’huile sur le feu07/01/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/01/2684.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpitaux de Paris : Hirsch jette de l’huile sur le feu

Un chèque-cadeau ! Ce n’est pas une augmentation de salaire, ni même une prime. Ce chèque-cadeau de 120 euros est l’aumône que Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, a décidé de faire au personnel soignant, administratif, technique et logistique.

Cette mesure est déjà en soi une injure à l’ensemble du personnel qui se mobilise depuis des semaines, et depuis des mois en ce qui concerne les Urgences, pour une véritable revalorisation des salaires, pour l’arrêt des fermetures de lits et pour l’embauche de soignants à la mesure des besoins.

Mais il y a pire : Martin Hirsch présente son chèque-cadeau comme une compensation « pour la mobilisation sans faille dont le personnel fait preuve pour la prise en charge de nos patients dans cette période difficile de grève dans les transports ». Et, pour bien montrer que, dans son esprit, il s’agit d’une mesure antigrève, il la réserve à ceux « qui n’ont pas compté plus d’un jour d’absence pendant la période, ce qui permet de concerner environ la moitié des agents de l’AP-HP ». On ne voit pas comment faire plus bas.

Cette minable combine du directeur général ne risque pas d’amadouer les hospitaliers, au contraire. Le Collectif inter-Urgences et le Collectif inter-hôpitaux ont d’ailleurs réagi par une opposition commune aux propositions que la ministre Agnès Buzyn a faites au mois de décembre.

Si le personnel des Urgences et des autres services est épuisé, la cause n’est pas dans la grève des transports. Elle est dans le manque criant d’effectifs, auquel le gouvernement refuse de remédier par des embauches. Elle est aussi dans les restructurations et les fermetures de lits qui rendent quasi impossible d’hospitaliser les patients qui en ont besoin.

Constatant qu’on ne les écoute pas, plus de 1 000 médecins se sont déclarés prêts à démissionner de toutes leurs responsabilités administratives, y compris celle de coter les actes médicaux, sur laquelle reposent les recettes des hôpitaux publics.

Les deux collectifs appellent donc à poursuivre la mobilisation dans les hôpitaux, prévoyant une manifestation le 20 janvier. Et bien des hospitaliers se joindront aux manifestations et aux grèves inter-professionnelles à venir.

Non, vraiment, le gouvernement n’en a pas fini avec le mécontentement des travailleurs hospitaliers.

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