Retraites : une lutte qui concerne tous les travailleurs31/12/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/12/P3_2019_12_17_Manif_Retraites_RER_B_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

dans le mouvement

Retraites : une lutte qui concerne tous les travailleurs

La grève des travailleurs de la SNCF et de la RATP continue. Elle a commencé à s’étendre aux raffineries et pourrait reprendre dans l’Éducation nationale à la rentrée du 6 janvier.

Illustration - une lutte qui concerne tous les travailleurs

Les grévistes les plus déterminés se donnent l’objectif de convaincre le plus grand nombre possible de leurs camarades, y compris dans les entreprises privées, de se joindre au mouvement. Quant à Macron et Philippe, ils savent qu’ils ne s’en sortiront pas simplement en attendant que les grévistes se fatiguent.

Le monde du travail continue à rejeter massivement la réforme et à soutenir ceux qui la combattent. Aussi, quoi qu’il en dise, le gouvernement recule à petits pas comptés. Les militaires, les policiers, les gendarmes ont eu, chacun leur tour, l’assurance que rien ne changerait pour eux. Le gouvernement a également laissé entendre que les contrôleurs aériens, les pompiers et les gardiens de prison ne seraient pas touchés. Des négociations seraient en cours qui préserveraient certaines clauses de départ en retraite des routiers, des marins pêcheurs, des pilotes de ligne, du personnel navigant, des salariés de l’Opéra, etc. Il y avait eu, avant même le début de la grève, les promesses faites aux travailleurs des hôpitaux, il y a celles faites aux enseignants.

Tout cela est bien loin de l’exigence essentielle du mouvement, le retrait pur et simple de la réforme des retraites. Ces micro-reculs visent à le diviser, à tenter d’en détacher des fractions de travailleurs en leur proposant, ou plutôt en proposant aux organisations syndicales qui accepteraient de se prêter au jeu, de prendre leurs distances d’avec les travailleurs en lutte, voire d’accepter la réforme en échange de concessions mineures ou même seulement verbales du gouvernement.

Jusqu’à présent celui-ci ne veut pas reculer sur le fond. Il veut toujours imposer ce qui pour lui est essentiel, le système de retraite par points, même s’il doit en passer par de multiples aménagements et des délais prolongés. Ce système serait, de la bouche même de la ministre des Transports, le cadre idéal pour ne plus avoir à faire de nouvelles réformes des retraites : l’État règlerait le niveau des pensions par décision administrative en fonction de ses besoins de trésorerie et chaque salarié deviendrait un cas individuel.

Le grand patronat exige cette réforme à laquelle il serait triplement gagnant : il économiserait sur ses cotisations ; les économies faites par l’État aux dépens des retraités lui permettraient de consacrer encore plus de fonds au patronat ; un nouveau marché s’ouvrirait pour les fonds de pension. La seule chose qui pourrait faire provisoirement changer d’avis les capitalistes serait la crainte d’une contagion du mouvement vers les entreprises privées et le risque de voir les conflits s’y multiplier.

Si le gouvernement ne veut pas céder c’est aussi parce que ce serait un recul politique face à des travailleurs en grève. La carrière de Macron, en tant que président en place pour réformer à la hussarde, pourrait en être compromise. Bien sûr pour les grands patrons qui l’ont hissé sur le pavois, ce n’est pas son cas personnel qui est en cause, mais ces gens-là n’aiment pas que l’État cède aux travailleurs. Cela peut paralyser son action pour des mois, cela peut l’empêcher de porter de nouveaux coups aux classes populaires et cela nuit à son autorité. Là encore, seule la crainte d’une extension du mouvement peut faire reculer le président, son gouvernement et surtout leurs commanditaires, de peur que le fait de ne pas céder aujourd’hui les oblige à céder bien plus demain.

Macron et Philippe préfèreraient pouvoir s’enorgueillir d’avoir fait plier les syndicats et, en fait, les travailleurs grévistes. Le bras de fer continue donc entre l’ensemble des travailleurs, avec ceux de la SNCF et de la RATP à l’avant-garde, et le gouvernement, agissant au nom des possédants. Alors, plus que jamais, il faut exiger le retrait de cette réforme et il dépend de tous les travailleurs de se donner les moyens de l’obtenir.

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