Le 5 décembre et la suite

Les ministres de la propagande

Pour défendre leur réforme des retraites, les ministres, les députés macronistes et la kyrielle de leurs défenseurs dans les médias ont recours aux trois mêmes arguments, sans cesse ressassés : le système actuel est injuste, la valeur du point sera garantie par la loi, l’augmentation des salaires garantira le niveau des retraites.

Les ministres de la propagande

En dehors de leurs mensonges à propos des prétendus privilèges des cheminots, ces gens font mine de s’indigner de l’inégalité actuelle des retraites entre les hommes et les femmes. Et d’affirmer que leur réforme y remédiera et que les défenseurs du système actuel sont d’affreux égoïstes, voire des machistes attardés. Ils ne manquent pas d’air, car ils n’ont jamais fait quoi que ce soit pour contraindre les employeurs à appliquer la loi et aligner les salaires des femmes sur ceux des hommes, ce qui réduirait du même coup les inégalités de pensions. De plus le système par points n’améliorera pas, au contraire, la retraite de ceux, ou plutôt de celles, qui ont une carrière entrecoupée, des salaires faibles, des temps partiels contraints.

Quant à la garantie de la valeur du point par la loi, comment pourrait-on y croire ? La loi et même la constitution garantissent le droit au travail et au logement sans que cela réchauffe les chômeurs qui dorment dehors. Dans le monde capitaliste tout est question de rapport de forces, le niveau de retraite comme le reste. La seule garantie pourrait résider dans une hausse conséquente des salaires et des pensions, suivie de leur indexation sur le coût de la vie, et dans le contrôle de ce mécanisme par les travailleurs eux-mêmes.

Quant à l’argument, si l’on ose dire, sur les salaires, il ferait ruer même un cheval de bois. Les salaires des fonctionnaires, qui dépendent du gouvernement, sont bloqués depuis des années. Macron-Philippe, comme tous leurs prédécesseurs, font tout ce qu’ils peuvent pour aider le patronat à économiser sur les salaires. Le Premier ministre a déclaré il y a deux jours qu’il n’était pas question de donner un coup de pouce au smic. Etrangler les travailleurs en les privant de salaire et en baissant celui de ceux qui ont un emploi est le fin du fin de la politique menée depuis quarante ans, et voilà des secrétaires d’État qui annoncent la bouche enfarinée que des augmentations de salaires sauveront les retraites et qu’il faut se fier à leurs promesses.

À toutes les raisons qui font descendre les travailleurs dans la rue, on peut décidément en ajouter une : l’envie de moucher ces menteurs prétentieux et méprisants.

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