PSA – Poissy : le changement d’horaire passe mal03/12/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/12/P7_poissy_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C173%2C450%2C427_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA – Poissy : le changement d’horaire passe mal

Se servant d’un creux provisoire dans la production pour l’année à venir, la direction de PSA Poissy a annoncé qu’une très grande majorité des ouvriers de production passeraient de deux équipes à une seule le 20 janvier prochain.

Illustration - le changement d’horaire passe mal

Elle montrait par la même occasion son intention de supprimer purement et simplement la prime d’équipe de 130 euros mensuels et d’arrêter toutes les lignes de bus, qui transportent chaque jour quelque 600 travailleurs sur les 2 600 que compte l’usine, dont certains habitent à plus de 80 kilomètres.

Ce n’est pas le passage à une équipe qui a mécontenté les travailleurs, mais les conditions dans lesquelles la direction comptait l’organiser. Personne ne se plaint à l’idée de commencer le travail sur chaîne à 7 heures du matin, plutôt que 5 h 20, et de le finir à 14 h 40, plutôt que 20 h 35. En revanche, cette réorganisation s’accompagne d’une attaque brutale sur le pouvoir d’achat qui ne passe pas : la baisse de 130 euros sur le salaire. Et s’y ajoute l’obligation pour des centaines de travailleurs de prendre leur voiture, avec les dépenses de carburant et l’usure de la voiture qui s’ensuit, sans compter la fatigue.

Des rassemblements sur les temps de pause, organisés par des militants CGT, ont réuni ces dernières semaines régulièrement 20, 50, 80 voire une centaine d’ouvriers dans les différents secteurs. Les discussions sur les chaînes étaient très nombreuses, le mécontentement bien réel, mais sans qu’il trouve à s’exprimer par un débrayage massif.

Malgré tout, rapidement la direction a compris le danger et a reculé sur la prime d’équipe, ne la diminuant finalement que de 35 euros par mois au lieu de 130. Concernant la suppression des lignes de bus, elle a reporté son projet de six semaines, du 20 janvier au 1er mars.

Ces reculs de la direction sont à mettre à l’actif du mécontentement des travailleurs qui se sont rassemblés sur les temps de pause. Et ce n’est pas parce que la direction a réussi à obtenir la signature de tous les syndicats, sauf un, qu’elle doit se croire tirée d’affaire. Le mécontentement n’a pas disparu et il peut s’exprimer à tout moment.

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