Leur société

Le RN et l’argent public : la main dans le sac

Le 27 novembre, la justice a requis des peines de prison ferme et de fortes amendes contre une série de dirigeants du parti de Marine Le Pen et contre ce parti lui-même. Il leur est reproché, entre autres, de s’être enrichis en profitant des remboursements des frais de campagne électorale.

Par exemple, en 2012, lors des élections législatives, le FN exigeait que ses candidats achètent le kit de campagne fourni par la société Riwal, dirigée par Frédéric Chatillon, qualifié dans les médias de « proche de Marine Le Pen ». Cette société spécialement constituée avançait les fonds au candidat, moyennant rétribution. Puis les candidats se faisaient rembourser leurs frais de campagne par l’État et payaient leur dette. L’enquête a montré que les kits de campagne étaient très largement surfacturés et que les bénéfices avaient gonflé les poches d’un tout petit groupe autour de Chatillon.

Ce sont évidemment les partis concurrents du FN, accrochés à leurs mangeoires, qui ont levé le lièvre et jouent aujourd’hui les vertueux. Le FN, devenu RN, n’a aucun mal à dire, et à laisser dire, que les autres font la même chose depuis plus longtemps, et sur une tout autre échelle.

Il reste que, malgré toutes leurs déclarations, les dirigeants du RN, à commencer par la famille Le Pen elle-même, montrent qu’ils considèrent la politique comme un métier grâce auquel on peut se remplir convenablement la panse en ponctionnant les fonds publics. Quoi de plus logique de la part de gens qui, comme leurs concurrents en effet, défendent la propriété privée, l’enrichissement personnel et la course au profit ?

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