Hôpital du Rouvray : un contrôle pour rien ?03/12/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/12/2679.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital du Rouvray : un contrôle pour rien ?

Le centre hospitalier spécialisé du Rouvray, hôpital psychiatrique public situé à Sotteville-lès-Rouen, dans l’agglomération rouennaise, vient de faire l’objet d’une inspection par le contrôleur général des lieux de privation de liberté. Le constat est des plus sévères et est assorti de « recommandations en urgence ».

Les locaux sont suroccupés, entraînant l’ajout de lits supplémentaires dans les chambres, quand il ne s’agit pas de simples lits de camp dans des bureaux. Faute de place dans des chambres normales, des patients sont maintenus sans nécessité dans des chambres d’isolement, dont ils ne peuvent sortir, à moins de tambouriner à la porte pour alerter le personnel. Dans ces chambres, des seaux hygiéniques sont dépourvus de couvercle…

Le rapport dénonce également le dévoiement de l’isolement. Sur 23 unités de soins, 21 sont entièrement fermées. Des patients, hospitalisés de leur plein gré en soins libres, se trouvent dans ces unités fermées et donc privés de leur liberté d’aller et venir et ainsi ne peuvent participer à des activités thérapeutiques ou simplement distrayantes. La présence d’adolescents dans des unités d’adultes est également dénoncée et qualifiée de dysfonctionnement grave !

Le contrôleur général, Adeline Hazan, aurait gagné du temps en consultant le cahier de revendications du personnel, qui dénonce depuis des années les conditions d’accueil des patients et la dégradation des conditions de travail qui en résulte. Au printemps 2018, le personnel a fait grève pendant trois mois, et sept salariés ont même fait 18 jours de grève de la faim. Ils ont obtenu une trentaine de postes sur les 50 réclamés et la vague promesse qu’une étude serait faite à propos de la création d’une unité pour enfants.

Un an et demi après, on en est donc quasiment au même point. Les postes attribués, plutôt que de renforcer les équipes, ont servi à remplacer les départs, et l’unité pour adolescents n’est même plus étudiée. Une nouvelle direction conteste l’accord signé en juin 2018 par l’ancien directeur.

Le fait que le rapport du contrôleur général reprenne ce que le personnel dénonce ne suffit pas. En effet le rapport ne parle aucunement du manque de personnel qui est bien souvent à l’origine des dysfonctionnements relevés. Tout comme Macron, le ministère de la Santé et l’Agence régionale de santé (ARS), le rapport ne veut voir qu’un problème d’organisation du travail.

Le même discours qu’on sert aux services d’Urgences en grève depuis des mois !

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