Colombie : les manifestations continuent03/12/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/12/2679.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Colombie : les manifestations continuent

En Colombie, la protestation populaire démarrée le 21 novembre a continué encore le 1er décembre dans plusieurs villes du pays.

Après avoir fait donner sa police contre les manifestants, le président de droite Duque appelle maintenant à « une grande conversation nationale », un prétendu dialogue que ses opposants interprètent comme la suite de son monologue.

La répression policière a fait un mort, un jeune de 18 ans touché à bout portant par une grenade assourdissante, ce qui incite la jeunesse, très remontée, à poursuivre la contestation.

La Centrale unitaire des travailleurs a dénoncé l’appel présidentiel au dialogue et appelle à poursuivre la mobilisation. Elle est largement débordée par ceux qui se sont mis en mouvement, les étudiants mais aussi les organisations féministes, écologistes, ou celles des peuples indigènes. Des revendications trop longtemps contenues explosent en même temps.

Pendant des années, le pouvoir s’est servi de l’existence des guérillas des FARC et de l’ELN pour étouffer toute contestation. Les opposants, quels qu’ils soient, étaient dénoncés comme des guérilleros. Le retour des FARC à la vie civile depuis 2016 a modifié la donne.

L’explosion sociale de ces derniers jours a surpris ceux qui imaginent que la croissance économique, affichée à 2,6 % en 2018, suffit au bonheur des peuples. Car, au-delà, il y a la façon dont la richesse est répartie. La Colombie, quatrième économie d’Amérique latine, reste un pays très inégalitaire. 22 des 48 millions d’habitants survivent avec des petits boulots informels et 27 % de la population a un revenu inférieur au montant du taux de pauvreté : 70 euros par mois !

On observe de grandes disparités selon les villes : le taux de pauvreté est déjà de 12 % là où ça va bien, et de 48 % dans les villes sinistrées. C’est en partie la conséquence des années de confrontation armée. Aujourd’hui encore, on compte cinq millions de personnes déplacées, qui voulaient ainsi échapper aux massacres le plus souvent perpétrés par les bandes armées des possédants, officiels ou non, armée, police, paramilitaires ou narcotrafiquants.

Autant dire que la contestation n’est pas près de s’éteindre en Colombie.

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