Automobile : les patrons pleurent la bouche pleine03/12/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/12/P5_manif_patrons_LeMaire_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C74%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

Automobile : les patrons pleurent la bouche pleine

Le 2 décembre, après avoir reçu les représentants de la Plateforme de la filière automobile (PFA) qui regroupe les constructeurs, équipementiers et sous-traitants du secteur, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, a annoncé une partie des mesures de soutien à cette filière.

Illustration - les patrons pleurent la bouche pleine

Parmi les premières aides, destinées aux sous-traitants, 50 millions d’euros seraient financés par la taxe payée à l’achat sur les véhicules les plus polluants et déplafonnée. La moitié de cette somme permettrait d’accompagner la transformation écologique, et le reste à garantir des prêts « pour faire face aux difficultés conjoncturelles », selon les mots du ministre. Il a demandé à un expert de l’automobile d’évaluer ce que coûterait la relocalisation de certaines activités en France. Il a indiqué que la ministre des Transports se préoccupait d’un nouveau plan de primes à l’achat de véhicules électriques sur plusieurs années.

Cela reste encore en dessous de ce que réclament les constructeurs et équipementiers. Le président de la Plateforme automobile, l’ancien ministre Luc Chatel, a fait une description dramatique de l’état du secteur, accablé par le recul du diesel qui, selon le journal Les Échos, fait tout de même de la résistance. Les patrons du secteur se plaignent des lourds investissements pour le passage aux véhicules électriques, et de leurs résultats amputés par les baisses des ventes en Chine, en Inde ou en Argentine.

Chatel en concluait que les suppressions d’emplois sont inévitables, de 15 000 peut-être jusqu’à 45 000, en comptant équipementiers et sous-traitants. Les patrons du secteur réclament donc un soutien des pouvoirs publics pour accompagner ces suppressions d’emplois. De la même façon, ils réclament une baisse d’impôts sur la production, parce que produire en Espagne par exemple leur coûte 40 % moins cher, et ils voudraient un coup de pouce pour la création d’usines de batteries.

Tous les gouvernements ont subventionné Renault, PSA, Valeo, etc., entre autres par le Crédit impôt compétitivité emploi, ou le Crédit impôt recherche et les dégrèvements de cotisations et taxes. Leurs actionnaires veulent maintenant se faire payer leur tournant écolo-électrique, et la suppression de milliers d’emplois qui l’accompagne.

Le Maire, qui parle de prendre à bras-le-corps ce problème pour remédier à ce qu’il appelle lui-même un carnage, est tout à leur écoute. Comme il le sera pour les patrons d’autres secteurs, banques et assurances, et grande distribution, « pour anticiper au maximum les pertes d’emplois ».

Et il paraît que la baisse du chômage fait partie du programme gouverne­mental !

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