Air France : avant le 5 décembre, la direction a préféré reculer03/12/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/12/2679.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Air France : avant le 5 décembre, la direction a préféré reculer

De petits mouvements de grève ont eu lieu récemment parmi le personnel ouvrier et technicien des ateliers d’Air France. Et, chose inhabituelle, la direction a préféré céder aussitôt sur ce que réclamaient les travailleurs en grève.

À Orly-Nord et Roissy, une cinquantaine de contrôleurs travaux avions ont fait grève une journée. Ils sont chargés de contrôler que les opérations de réparation ou de modification (en cabine, sur les circuits électriques, les moteurs, etc.) sont conformes aux prescriptions des constructeurs et qu’ils respectent les normes de sécurité. Ils sont les seuls à pouvoir apposer le tampon final qui le garantit.

Qu’ils soient indépendants de la direction de la production et de ses pressions, cela ne faisait pas l’affaire de cette dernière qui, du coup, voulait les placer sous la tutelle de l’autorité des équipes de production. En outre, les contrôleurs se seraient vu imposer une polyvalence de fonction, donc davantage de tâches et de travail. Comme ils le refusaient par la grève, la direction a préféré faire marche arrière.

À Roissy, les magasiniers d’atelier viennent aussi de faire grève. Ils devraient être 24, mais n’étaient guère plus de la moitié en fait. Travaillant en 3x8, leur effectif pour chaque équipe est des plus réduits, même avec l’apport d’intérimaires. Les magasiniers ont refusé cette dégradation de leurs conditions de travail, mais aussi de vie : ils étaient si peu nombreux qu’ils ne pouvaient même plus prendre leurs congés.

Là aussi, la direction ne se l’est pas fait dire deux fois : elle a accepté de remettre l’effectif à niveau, ce que réclamaient les grévistes.

Même si les directions syndicales, elles, ne se sont pas pressées d’appeler le personnel ouvrier et technicien d’Air France à la grève du 5 décembre, la direction de la DGI (secteur industriel de 9 000 salariés) sait que le mécontentement sur les salaires, les conditions de travail, les retraites est bien là. Comme elle a toutes les raisons de craindre qu’il y ait une mobilisation et qu’elle s’étende, elle a préféré reculer devant les contrôleurs et les magasiniers en grève. De toute évidence, c’était déjà une retombée positive du 5 décembre… avec quelques jours d’avance !

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