Marseille : les enseignants des CFA ne se laissent pas intimider27/11/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/11/P11_2019_11_26_Rassemblement_devant_le_lycee_hotelier_de_Bonneveine_a_Marseille_lors_de_la_greve_du_21_novembre_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C36%2C385%2C252_crop_detail.jpg

Leur société

Marseille : les enseignants des CFA ne se laissent pas intimider

Les enseignants des CFA (centres de formation par l’apprentissage) de l’Éducation nationale ne sont toujours pas d’accord pour travailler plus et gagner moins !

Illustration - les enseignants  des CFA ne se laissent pas intimider

Déjà en mai dernier, ceux du CFA de Bonneveine, à Marseille, s’étaient mis en grève. Jeudi 21 novembre, c’étaient les enseignants des CFA des académies d’Aix-Marseille, de Metz et de Bordeaux qui faisaient grève contre les suppressions d’emplois et les 162 heures de travail supplémentaires non payées qu’on veut leur imposer.

Dans le cadre de la loi Pénicaud « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », un certain nombre de recteurs d’académie prévoient d’imposer aux enseignants d’apprentissage (CFA) de passer de leur statut à celui de formateur pour adultes (GRETA). Concrètement, cela représenterait le passage de 648 heures de travail par an à 810 heures, soit 162 heures de plus, sans que celles-ci soient payées. C’est l’équivalent de deux mois de travail gratuit, sauf à choisir « librement » de garder son horaire actuel et de perdre de 500 à 600 euros par mois.

À cela s’ajoutent des suppressions d’emplois comme au CFA de Bonneveine à Marseille où trois agents, un du GRETA et deux du CFA, devraient être mis à la porte prochainement. L’augmentation des horaires des uns supposerait que des enseignants vacataires ou en CDD ne soient plus employés.

À terme, les enseignants des lycées professionnels aussi seraient la cible des ministères du Travail et de l’Éducation nationale. C’est pourquoi des enseignants contractuels, en CDI et CDD, des CFA de Marseille, Arles, Port-de-Bouc, et Istres, ainsi que des enseignants titulaires des lycées professionnels conscients de ces menaces, une trentaine au total, se sont mis en grève jeudi 21 novembre.

Les CFA des académies de Bordeaux et de Metz ont également rejoint la grève avec une forte mobilisation. Plusieurs académies se sont coordonnées, depuis mai dernier, pour mener des actions. En Alsace, c’est le 15 octobre que la grève était massive.

D’un côté la colère est bien là, de l’autre les rectorats de ces différentes académies reculent, partiellement comme en Alsace, ou totalement comme dans l’académie de Nantes, où le statut des enseignants est préservé suite à une décision de justice. C’est un premier succès.

Mais, dans l’académie d’Aix-Marseille, le recteur s’accroche alors que, face à la colère montante, la ministre Pénicaud elle-même affirme publiquement, dans le journal Ouest France du 8 novembre : « Les salariés des CFA n’ont pas d’inquiétudes à avoir, puisqu’ils conserveront les conditions de leur contrat, quel que soit le statut juridique de la nouvelle structure. »

Lors de la grève du 21 novembre, les enseignants ont été reçus par les chefs d’établissement des lycées de Bonneveine, de Jean-Perrin, et par les représentants du rectorat qui campent sur leurs positions. Mais, forts de leur mobilisation, ils restent déterminés à faire valoir leurs droits.

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